7 kg de céréales sont nécessaires pour produire un kilo de bœuf, 4 pour 1 kg de porc, 2 pour 1 kg de poulet. On considère qu’en 2050, la moitié des céréales produites sur Terre servira à nourrir les animaux et non les êtres humains. Les animaux d’élevage dévorent les céréales avec à la clé un coût environnemental bien supérieur à ce qu’on imagine. La viande est tout sauf écolo…
Le drame du soja sud-américain
La France est le 3ème importateur de soja brésilien et 90% de ce soja est destiné à l’alimentation des volailles et des porcs de l’agrobusiness, qui en engloutissent des millions de tonnes chaque année. Non seulement le rendement énergétique de cette production de viande est faible, mais en plus les cultures de soja grignotent l’Amazonie, « poumon vert de la planète ». D’après le WWF, 2,4 millions d’hectares de forêt disparaissent chaque année en Amérique du Sud à cause du soja. Et avec la forêt, ce sont les populations autochtones qui sont mises en péril.
L’élevage, par la déforestation, contribue indirectement au changement climatique. C’est un cercle vicieux, car si l’élevage est en partie responsable de ce changement climatique, il en est également la victime. « Le changement climatique, qui se traduit par des événements météorologiques plus fréquents et extrêmes, comme les sécheresses et les inondations, entrave déjà sérieusement la capacité de certaines régions et communautés à subvenir à leurs besoins alimentaires. » constate Olivier De Schutter, rapporteur spécial des Nations Unies pour le droit de l’alimentation.
L’élevage : premier utilisateur des ressources terrestres de la planète
L’élevage est donc avide de place et d’eau. Il utilise près de 80% de la superficie agricole totale (pâturages et terres cultivées pour la production d’aliment) et 8% de la consommation mondiale d’eau (irrigation des cultures fourragères, nettoyage des installations en production intensive et abreuvement des animaux).
Les sols agraires pâtissent également de l’intensification de la production animale. Le surpâturage est responsable de la dégradation de 20% des pâturages de la planète. L’industrialisation bouleverse la relation entre l’élevage et les ressources naturelles. Dans ces usines de production de viande, le lien entre animal et production locale est totalement perdu. Alors que dans les fermes traditionnelles, la nourriture nécessaire au bétail est cultivée sur place, les systèmes modernes reposent au contraire sur une alimentation achetée à l’extérieur. Là où le fumier servait à enrichir les champs, les effluents produits par l’élevage intensif polluent les sols et les eaux de ruissellement. La Bretagne en fait les frais avec la prolifération des algues vertes.
L’intensification durable
Pour faire face à l’augmentation de la demande, les agriculteurs des pays en développement devront produire deux fois plus, alors qu’ils seront confrontés aux changements climatiques et à une concurrence toujours plus soutenue pour l’accès à la terre, à l’eau et à l’énergie. Notre système de production de viande est dévastateur pour la planète. Alors, intensifier la production oui mais durablement ! Concilier santé des sols, diminution des émission des gaz à effet de serre et protection de la biodiversité est possible. Intensification durable, agroforesterie, agroécologie, sont autant de solutions complémentaires pour changer nos modes de production.