Opinion Paris 2024
08H44 - mardi 18 juin 2024

Et si nos porte-drapeaux c’étaient eux ! Dans les yeux de Paris 2024, la chronique #37 de Frédéric Brindelle

 
Une liste de 14 champions a été révélée le 13 juin au CNOSF. Elle révèle l’identité des candidats pour assurer le rôle de porte-drapeau lors de la cérémonie d’ouverture de nos Jeux Olympiques. 

Elle résulte du choix des fédérations souhaitant mettre en valeur leurs plus prestigieux champions. Difficile de ne retenir que deux noms, nécessairement une femme et un homme.

Depuis quelques semaines, Opinion Internationale vous propose quotidiennement la rubrique « Opinion Paris 2024 ». La situation exige donc que nous nous mouillions.
Allons-y, en toute transparence.

Quels seraient les deux candidats idéaux ?
Regrettons d’abord l’absence de handballeurs, pourtant champions olympiques en titre chez les garçons et les filles. Dans l’impossibilité de proposer Nikola Karabatic, son icône (voir éditions précédentes), la Fédération ne présente aucun homme, ce qui peut s’expliquer par le calendrier qui place le premier match de la France, le lendemain de la cérémonie. Il serait suicidaire de faire défiler l’équipe si près de la compétition. Ce n’est pas le cas pour les filles. Rien n’empêchait, une joueuse de porter le drapeau… Mais laquelle ? Le risque inévitable de créer des jalousies s’ajoute à celui bien connu et fréquent, d’affaiblir la performance du porte drapeau, déconcentré par sa responsabilité (l’exemple de Richardson en 2004 reste en travers de la gorge de la fédération). 

Le hand s’abstient, doublement déçu car, contraint de s’exiler pendant une partie de la compétition à Lille.

Revenons à l’élection de l’homme et de la femme capables d’endosser cette lourde responsabilité sachant que le vote aura lieu les 9 et 10 juillet par les seuls les athlètes officiellement qualifiés pour la compétition.

Cherchons l’athlète feminine dans la fameuse liste qui en comporte 8.

– Exceptée la basketteuse 3X3, Laëtitia Guapo, représentante d’une discipline qui cherche encore à s’installer dans l’Olympisme, toutes incarnent une certaine tradition de porte-drapeau.
– Un peu trop d’ailleurs pour Romane Dicko, immense championne de judo qui en cas de désignation, s’ajouterait à une liste de 4 judokas élus sur les 10 dernières éditions.
– Même sanction pour l’escrimeuse Pauline Ranvier (3 escrimeurs ont porté le drapeau lors des 10 olympiades passées).
Wendie Renard, la footballeuse, traîne un palmarès vierge de toute médaille et incarne un sport dont la fédération internationale se démarque du mouvement Olympique (certes pour la sélection masculine).
La nageuse Charlotte Bonnet, capitaine de notre prestigieuse équipe de natation n’affiche cependant pas une réussite Olympique digne d’un porte-drapeau.
– Le match se resserre. Entre « mamans ». Mélina Robert-Michon, la lanceuse de disque, Camille Lecointre pour la voile, réussissent une carrière Olympique étonnamment longue et ornée de médailles.
– Je donnerais toutefois ma préférence à une troisième candidate au profil similaire, qui elle, a remporté l’or et qui maîtrise la communication médiatique, la boxeuse Estelle Mossely : « les Jeux ont changé ma vie » déclarait-elle face à la presse cette semaine. Elle mérite de porter le drapeau.

 

Les 6 hommes de la liste présentent également de sacrés arguments.
– Le boxeur Sofiane Oumiha, vice-champion olympique, disparaît du fait de notre sélection précédente, car nous avons choisi une boxeuse (1 seul porte drapeau par sport).
– Enzo Lefort, escrimeur magnifique et médiatique, tombe à cause de notre volonté de rotation des sports.
– Le skippeur Jean Baptiste Bernaz ne bénéficie pas d’une renommée à la hauteur de la mission.
Il reste alors 3 champions Olympiques…. Un vrai casse-tête.
– Le perchiste Renaud Lavillenie peine pour l’instant à se qualifier pour Paris 2024 et semble en difficulté cette année.
– Le légendaire nageur Florent Manaudou possède tous les atouts pour tenir le rôle mais a déjà reçu l’honneur d’être le premier porteur de la flamme sur le sol français.
– Earvin NGapeth sera ainsi notre choix. Meilleur joueur français de volley, champion olympique, en titre, ce personnage atypique, artiste, symbolise la puissance du sport collectif Français. 

Les Handballeurs, les basketteurs, les rugbymen et les footballeurs ne souhaitent pas ou ne peuvent pas présenter l’une de leurs stars. NGapeth devient ainsi le symbole judicieux.

 

Le duo « Mossely – NGapeth » sera-t-il élu ?
Réponse le 12 juillet prochain.

Nous reviendrons prochainement sur le choix des portes drapeaux paralympiques, c’est promis.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Frédéric Brindelle
Journaliste, chef de rubrique « Opinion Paris 2024 »