Edito
11H33 - vendredi 27 septembre 2024

Philippine n’aurait jamais dû mourir ! L’édito de Michel Taube

 

Philippine, nous vous demandons pardon ! Pardon pour l’échec de la justice en France qui  porte un nom de plus : Philippine.

Il faut à présent que Philippine devienne le nom de la refondation d’une grande politique pénale et migratoire.

L’assassinat de Philippine, jeune étudiante brillante, est un drame qui n’aurait jamais dû avoir lieu. Sa mort symbolise l’échec de notre système judiciaire, de notre administration, de nos relations internationales et, plus largement, d’un modèle de gestion de la sécurité publique à bout de souffle.

Derrière ce doux prénom, Philippine, c’est aussi une jeunesse sacrifiée, une promesse de vie brisée, l’excellence d’un parcours universitaire fauché au moment de son envol qui souffrent dans la chair de notre pays.

Ce drame met aussi en lumière les failles béantes d’une France paralysée, de moins en moins capable de protéger ses citoyens contre des menaces croissantes pourtant connues et identifiées. D’un côté une génération de jeunes Français violents et irrespectueux de la société qui arrive à « maturité » pour semer le désordre ; d’un autre, des migrants de plus en plus nombreux sur notre sol et de plus en plus inassimilables. La population passible de lourdes peines pénales explose depuis une décennie et cela ne fait que commencer ! Nos politiques n’ont pas suffisamment anticipé cette vague.

Comment une obligation de quitter le territoire (OQTF) peut-elle rester lettre morte, y compris pour des individus dangereux qui peuvent, par conséquent circuler librement sur notre sol ? Précisons que le Maroc avait joué le jeu. C’est l’administration française qui a tardé à transmettre aux autorités chérifiennes le bon mail de demande de délivrance d’un visa d’expulsion de l’assassin de Philippine.

Un étranger, même en situation régulière, ayant commis un viol, une agression physique grave ou un meurtre, devrait automatiquement être expulsé ou privé de liberté en attendant son expulsion. Les étrangers et les Français d’origine étrangère qui respectent les lois, qui aiment la France, en sont ou devraient en être les premiers demandeurs.

Philippine n’aurait jamais dû mourir, et pourtant, elle est tombée victime d’un enchaînement de manquements. Chacun de ces manquements est un symptôme d’un système dépassé et étouffé.

Philippine portera-t-elle le nom d’un État incapable de garantir ce droit fondamental qu’est la sécurité ? Pourquoi notre système judiciaire, enlisé dans des procédures interminables et kafkaïennes, ne parvient-il pas à agir avec la fermeté nécessaire ?

Il est temps de tout changer. De remettre à plat un système en panne. Il faut simplifier la procédure pénale, construire d’urgence 10 000 places de prison et 10 000 places en centre de rétention administrative, quitte à recourir à des constructions modulaires temporaires. Nous devons cesser de distribuer des aides aux pays qui refusent d’accueillir leurs ressortissants sous le coup d’une OQTF. Chaque euro donné à ces États est un euro en moins pour garantir la sécurité des Français.

Combien de Philippine devront encore mourir avant que l’État n’assume pleinement ses responsabilités ? Philippine doit devenir le nom d’une refonte totale de notre appareil judiciaire et de sécurité. Car la France doit reprendre le contrôle de son destin sécuritaire et migratoire.

Ceci est une revendication de droite, de gauche, du centre !

Michel Taube

Directeur de la publication