« La Bourse ou la vie ? Je fais le choix de la vie, résolument ! ». La boutade d’Edgar Morin était trop tentante puisque c’est au siège de l’ancienne Bourse de Paris, la fameuse « corbeille » où se sont faites et défaites des milliers de fortunes, que se tiennent les Etats généraux de l’économie sociale et solidaire.
Les trois parrains de l’événements ont au moins trois points communs : la jeunesse d’esprit, ils furent résistants pendant la deuxième guerre mondiale et tous trois ont une certitude, l’économie doit et peut devenir sociale et solidaire.
Inspirateur du mouvement naissant des Indignés en Europe, Stéphane Hessel appelle les citoyens à se mobiliser pour changer le monde. La colère, l’indignation doivent conduire à l’action et les acteurs du changement social par une économie solidaire, libre de la puissance de l’argent, en sont l’avant-garde.
Edgar Morin ne croit pas qu’on soit en 1789 ni en 1945. Mais nous sommes entrés dans « un nouveau commencement : une confluence des acteurs d’une économie plurielle commence à former un chemin cohérent », confie l’auteur de « La voie ».
Claude Alphandéry, président du « Labo de l’ESS » qui organise ces Etats généraux, situe clairement ce week-end d’échanges dans la perspective des prochaines élections présidentielles. « Notre objectif est clairement de faire monter des idées et de peser dans le prochain débat présidentiel. Des idées, il y en a avec les 400 Cahiers d’espérance déjà transmis aux Etats généraux. Pour ma part, une loi-cadre de l’économie sociale et solidaire, mais aussi la création, sous l’impulsion de l’Etat et des collectivités locales, de centaines de « pôles d’innovation sociale », comme il existe des pôles technologiques, accéléreraient le mouvement et donnerait à l’ESS la reconnaissance qu’elle mérite. »
Les Etats généraux de ce week-end ne sont donc qu’une étape de ce commencement !
Michel Taube