L’ONG « Ainaworld » de REZA, journaliste-photoreporters, nous présente son documentaire «Afghanistan Unveiled » -l’Afghanistan dévoilé- à l’occasion de « l’Ashoka Changemakers’ Week » organisé par Ashoka, organisme soutenant cette entreprise sociale.
Aina, un entrepreneur social au service de la formation
Aina –miroir en persan- est une ONG de 3eme génération qui vise à bâtir, au-delà d’une reconstruction physique dans une situation de post-conflit, une société civile faisant d’elle la pionnière d’un nouveau modèle d’organisation humanitaire pour le développement.
Pour atteindre son objectif, Ainaworld a choisi d’intervenir dans les domaines des médias et de la culture en encourageant et renforçant notamment le rôle des femmes dans la société civile.
Des afghanes dévoilées
De juillet 2002 à août 2003, 14 femmes ont suivi une formation au métier de journaliste. Ce sont les premières femmes formées en une décennie en Afghanistan, et les premières de tout temps aux médias digitaux. Contraste des vies difficiles des femmes des zones rurales en Afghanistan avec celles des jeunes camérawomen qui font l’expérience d’une liberté nouvelle et voient des opportunités s’ouvrirent à elles tout en essayant d’utiliser leur travail pour changer les conditions des femmes dans leur pays.
«Afghanistan Unveiled » nous dévoile l’envers d’un Afghanistan épuisé par près de 30 ans de guerre. Les Talibans d’abord, les bombardements ensuite. Les femmes et les enfants sont les premiers à être frappés d’une condition intolérable au XXIeme siècle. Ce documentaire poignant où les journalistes afghanes laissent parfois couler leurs larmes pendant qu’elles interviewent une population totalement démunie, se ponctue toutefois de temps à autre d’instants plus légers, où la joie de vivre des Afghans nous permet d’esquisser un sourire, touché par leur humanité. Du médecin assurant ô combien il est important que le gouvernement prenne en compte le droit des femmes, au chef de tribu se disant vouloir montrer au monde qu’ils n’ont rien à voir avec les Talibans, responsables selon lui de « choses effrayantes » en passant par la femme menacée de mort ou de viol pour avoir refusé de se marier à un responsable alors que les Talibans étaient au pouvoir, ces différents témoignages recueillis par des femmes journalistes -qui aujourd’hui travaillent pour l’AFP ou de grands organismes de presse internationale- sont l’illustration que l’entrepreneuriat social est un bel acteur de changement.
En 10 ans, Aina a réussi à former un millier de journalistes. L’ONG a vocation à s’étendre et a déjà fait ses premiers pas en Azerbaïdjan, en Ouzbékistan, au Tadjikistan, au Sri Lanka, au Bangladesh, en Inde, et également en Afrique, au Burkina Faso.
Myriam Matinrazm