Edito
15H45 - mardi 20 septembre 2011

Dernière minute : Troy Davis a été exécuté ou NOTRE différence

 

Troy Davis a été exécuté à 5h ce matin.

Le Comité des Grâces de l’Etat de Géorgie n’a pas voulu entendre que des doutes certains existaient dans l’affaire qui impliquait Troy Davis.

Rien n’y a fait : ni la rétractation de 7 des 9 témoins qui avaient finalement disculpé Troy Davis ni les doutes que la défense avaient fait valoir. Ni la mobilisation aux Etats-Unis et partout dans le monde d’un million de pétitonnaires.

Il est fort probable qu’un innocent est mort. C’est inadmissible !

Les Etats-Unis sont une grande démocratie et un allié de l’Europe. Mais il est une différence fondamentale entre les Américains et les Européens, c’est la conception de la justice pénale et plus précisément deux choses exécrables : l’adhésion des premiers à la peine de mort et le poids de l’argent dans la procédure pénale, surtout en première instance, là où se joue le destin tragique de milliers de prévenus qui encourent la peine capitale.

Quand donc s’élèveront aux Etats-Unis des Robert Badinter pour instruire le procès de la peine de mort et permettre aux prévenus qui, faute de moyens, n’ont pu être défendus en première instance, de faire entendre leurs voix dans les différents appels et recours subséquents.

Nous savons que la peine capitale relève des Etats fédérés (mais aussi du fédéral pour certains types de crimes) mais nous demandons à l’Union européenne,  à Nicolas Sarkozy et à tous dirigeants politiques d’interpeler les dirigeants de l’Etat de Géorgie pour qu’ils arrêtent la machine à tuer pour Troy Davis.

Celà, nous ne pouvons le demander à Barack Obama qui est personnellement favorable à la peine capitale. Quant à son prochain adversaire républicain aux élections présidentielles de 2012, on a vu le spectateurs applaudir à tout rompre lors du dernier débat télévisé entre compétiteurs pour l’investiture républicaine, quand Rick Perry, gouverneur du Texas et favori pour 2012, s’est vanté d’avoir laissé exécuter plus de 200 condamnés à mort, battant le triste record de son prédécesseur, un certain George Bush Jr.

A tous les Troy Davis, à toutes leurs familles, aux familles des victimes de crimes (et qui souvent, s’engagent contre la peine de mort comme l’association Murders families victims for reconciliation), nous crions notre colère.

Le combat pour l’abolition ne se gagnera pas sans des avancées majeures aux Etats-Unis, dernière grande démocratie, avec le Japon, à recourir systématiquement à la peine de mort.

Michel Taube