Paris accueille la 10ème Nuit blanche samedi 1er octobre. Au même moment, les villes d’Oran en Algérie et de Kyoto au Japon fêteront leur propre Nuit blanche.
La Nuit blanche est devenue en dix ans une fête et un événement d’art contemporain qui rassemblent des millions de citoyens et partout dans le monde. Est-ce un événement politique ? La liberté d’expression y trouve un nouveau territoire : l’art, souvent le plus pointu, y rencontre, mieux que dans tout musée, le grand public, « le peuple » osons la formule, faisant sauter toutes les barrières. Certes, lorsque Gaza et Tel Aviv organisent simultanément une Nuit blanche, on peut voir dans la culture et les arts cette « passerelle » que lui prête Christophe Girard, inventeur de la Nuit blanche et Maire adjoint de la Ville de Paris chargé de la culture.
Malgré Fukushima, la Nuit blanche débarque au Japon. A Kyoto, ancienne capitale impériale. Ville jumelée avec Paris. Les artistes commencent à y créer des oeuvres héritées, inspirées de cette tragédie environnementale et humaine. Entretien avec Nobuyoshi YAMAGUCHI, Représentant de la Ville de Kyoto chargé de la Nuit blanche, lors de la Rencontre organisée à Paris avec les organisateurs des Nuits blanches du monde entier.
Pourquoi une Nuit blanche à Kyoto ?
C’est la première édition de la Nuit blanche à Kyoto. Nous sommes jumelés avec la Ville de Paris et nous cherchions à renforcer la relation culturelle avec la capitale française. Les Japonais n’avaient pas d’idée de ce que veut dire la Nuit blanche car les Japonais ne sont pas habitués à vivre la culture et les arts la nuit. Nous souhaitons lancer un nouveau mode de vie culturel à Kyoto et, nous l’espérons, dans tout le Japon.
Que va-t-il se passer pour cette première édition ?
Le musée du Manga accueillera une création de sons et d’images. Un parcours artistique est créé dans les stations de métro. D’autres initiatives sont prévues et nous espérons un véritable engouement populaire… comme à Paris.
Cette première Nuit blanche a-t-elle une résonance particulière après la catastrophe de Fukushima ?
Malgré l’événement à Fukushima, nous sommes contents de pouvoir organiser une manifestation culturelle et positive, la 1ère édition de Nuit blanche à Kyoto. Depuis les événements de mars 2011, de nombreux artistes japonais se sont exprimés et ont demandé un changement de rapport et de mode de vie, suggérant dans leurs œuvres et créations récentes de mieux « co-habiter » avec la nature.
Votre message à l’opinion internationale ?
Que cette première Nuit blanche soit suivie de nombreuses autres et qu’elle renforce les relations d’amitié entre Paris et Kyoto et la France et le Japon.
Propos recueillis par Michel Taube