Les résultats préliminaires définitifs des élections tunisiennes sont tombés hier soir, par la voix de Kamel Jendoubi, président de l’Instance indépendante des élections.
Sur 217 sièges à pourvoir dans l’Assemblée constituante, le mouvement islamiste Ennahda remporte 41,70% des voix et obtient 90 sièges. Loin derrière, les partis nationalistes de gauche constituent le deuxième pôle victorieux de ces élections avec le Congrès pour la république (CPR) de Moncef Marzouki (13,82 % des voix et 30 sièges), puis le parti de gauche Ettakatol (9,68 % et 21 sièges).
L’invalidation d’élus puis l’annonce du retrait de la totalité des 19 sièges de la liste surprise Al-Aridah Chaabia, conduite par l’homme d’affaires londonien Hechmi Haamdi, pourrait rebattre les cartes mais sans changer la donne. L’annonce de ces invalidations a provoqué des troubles dans la nuit à Sidi Bouzid, berceau de la révolution, d’où est originaire l’homme d’affaires.
Les 34 sièges restant sont répartis entre le Parti démocrate progressiste (PDP) avec 17 sièges, la coalition de gauche du Pôle démocratique moderniste (PDM) avec 5 sièges, l’Initiative, parti dirigé par Kamel Morjane, ex-ministre de Ben Ali, avec 5 sièges.
Afek Tounes et Badil Thawri remportent respectivement 4 et 3 sièges.
Par ailleurs, 49 femmes siègeront dans la nouvelle Constituante, soit 24% des élus.
Dans l’attente de l’instruction par les tribunaux des différents recours et contestations, l’Assemblée sera définitivement intronisée vers le 8 – 9 novembre.
Les tractations ont déjà commencé pour former un nouveau gouvernement autour du prochain premier Ministre pressenti, le numéro 2 d’Ennahda, Hammadi Jebali, et un président de la République provisoires, dans l’attente de la rédaction de la nouvelle Constitution qui devrait être soumise à référendum d’ici une année.
Michel Taube