Les socialistes sénégalais étaient dans le 93 pour sensibiliser leurs militants. le mot d’ordre, consiste à inciter au retrait des cartes d’électeur et à donner les consignes de vote transmettre aux parents restés au Sénégal. Le but ? Faire voter pour le socialiste Ousmane Tanor Dieng, candidat de la coalition « Benno ak Tanor » (L’Unité avec Tanor, Ndlr). La question des moyens financiers pour la campagne a été soulevée. Mais les socialistes sénégalais ne désespèrent pas de voir leurs responsables de Dakar leur envoyer les moyens financiers nécessaires dans les prochains jours.
Les partisans du clan du candidat socialiste Ousmane Tanor Dieng ont tenu une journée de sensibilisation dans le 93, notamment à Pantin. Une rencontre organisée par les ressortissants du département de Vélingara (Sud-est du Sénégal) à Paris. « L’objectif, c’est de sensibiliser nos militants de Vélingara établis en France dans le cadre des élections présidentielles », explique Yaya Diallo, secrétaire général de la section du PS sénégalais de Pantin. Dans le cadre de cette campagne, aucun moyen de communication n’est négligé. « On communique par téléphone, de bouche à oreille. Nous nous déplaçons dans les foyers ».
Les militants socialistes sénégalais savent que l’enjeu majeur réside dans le retrait des cartes. Les partis politiques, qui auront réussi à faire retirer le plus de cartes par leurs militants et sympathisants, pourront envisager la victoire finale le 26 février 2012 à Paris. Pour cela, les responsables socialistes comptent sur leurs représentants à la Commission administrative chargée des élections en leur demandant de faciliter la tâche à leurs militants qui se rendent au Consulat pour retirer leurs cartes d’électeurs.
Des consignes de vote pour la famille restée au Sénégal
L’occasion offerte par cette réunion a permis aux responsables socialistes sénégalais de donner des consignes de vote. « Nous demandons à tous de téléphoner à leur famille pour leur demander de voter pour notre candidat », lance Yaya Diallo à l’assistance. Il n’a pas manqué de pointer du doigt l’achat des consciences dont on accuse le parti au pouvoir du président Wade. Celui-ci irait jusqu’à acheter des cartes d’électeurs à 10 000 francs CFA (15,24 euros, Ndlr). Pour contrer cet achat, les socialistes sénégalais de France demandent aux Sénégalais non seulement de prendre l’argent, mais surtout voter contre le régime de Wade le 26 février 2012. Une stratégie qui avait déjà fonctionné en 2000 quand ceux qui étaient au pouvoir procédaient à l’achat des cartes des militants de l’opposition.
Le responsable de la coordination PS en France, Cheikhna Camara, indique que la manifestation de la section socialiste de Pantin s’inscrit dans une perspective visant à « redynamiser la base, s’assurer que nos camarades sont en train de retirer leurs cartes électorales afin d’être prêts le 26 février prochain ». « Nous allons dans les foyers, dans les villes pour les sensibiliser. Le week-end passé, nous étions en Normandie avec nos sections du Havre et du Val-de-Reuil. On pense partir le week-end prochain à Caen et à Rouen. Nous sommes déjà allés à Bordeaux et à Marseille où nous avons dynamisé nos camarades. Nous sommes sur tous les fronts, avec le peu de moyens dont nous disposons, pour mobiliser nos camarades », explique-t-il pour rassurer par rapport à la morosité ressentie de cette campagne comparativement à celle de 2007.
Manque de moyens
Cheikhna Camara explique cet état de fait par le manque de ressources. « A l’heure où je parle, on attend toujours les moyens. Pour le moment ce sont les moyens personnels des militants que nous utilisons pour mener la campagne », soutient-t-il. Avant d’expliquer les raisons du retard de l’organisation matérielle nécessaire à une bonne campagne électorale.
« A ma connaissance, le retard est dû au siège, à Dakar. Ils ont mis du temps à constituer le directoire de campagne. Mais avec notre camarade Serigne Mbaye Thiam qui a été nommé comme directeur de campagne de la coalition Benno ak Tanor (l’Unité avec Ousmane Tanor Dieng, Ndlr), les choses vont s’accélérer. J’ose croire que d’ici demain ou après demain, nous aurons l’infrastructure nécessaire ».
Pourtant la question des moyens financiers est importante dans la stratégie électorale, surtout en France où les militants doivent parcourir de très nombreux kilomètres pour se rendre à Paris, Marseille, Bordeaux, Lyon qui sont les centres de vote. Le coordonnateur général du PS sénégalais en mesure l’enjeu. « Le jour des élections, il nous faudra prendre en charge le transport. Chacun d’entre nous le sait, une campagne électorale, passe par une infrastructure conséquente. Il nous faut donc l’avoir », explique-t-il. Mais il refuse de donner le montant de la somme demandée au directoire de campagne basé à Dakar.
« Ce que je sais, en tant coordonnateur général, c’est que les moyens que nous avons demandés, s’ils sont donnés, suffiront largement pour atteindre les objectifs. Nous avons beaucoup de sections. Donc nous aimerions avoir le nombre de cars correspondant à celui des sections. En tout cas, la projection que nous avons faite et que nous avons envoyée à Dakar, suffirait à mobiliser nos militants », fait-il savoir pour esquiver la question.
Moustapha Barry