Le Musée du Louvre est à l’origine d’une initiative culturelle et solidaire avec Fukushima en annonçant au mois de janvier la tenue d’une exposition itinérante dans les régions sinistrées par le tsunami et l’accident nucléaire.
Intitulé « Rencontres », cet évènement culturel proposera 24 œuvres issues du prestigieux musée français, qui seront successivement exposées du 27 avril au 17 septembre à Morioka (préfecture d’Iwate), Sendai (préfecture de Miyagi) et, enfin à Fukushima, la principale agglomération de la préfecture du même nom. Une initiative qui est certes à saluer, mais qui soulève plusieurs questions.
Pourquoi cette exposition ?
Dans un passé récent, le Louvre s’est, à plusieurs reprises, manifesté pour organiser des expositions dans des pays frappés par des catastrophes naturelles. Le musée a ainsi organisé des évènements similaires en Louisiane en 2005, après le passage de l’ouragan Katrina, puis à Haïti en 2010, suite au séisme meurtrier qui a ravagé Port-au-Prince. La bonne qualité des infrastructures culturelles japonaises ainsi que l’engouement que suscite l’image du Louvre dans le pays ont décidé de mener cette action.
Quelles seront les œuvres exposées ?
L’expositon ne sera pas organisée autour d’une thématique particulière et les 24 œuvres proposées (tableaux, sculptures, mais aussi dessins et objets d’art) couvriront différentes époques et civilisations. Les pièces maîtresses de l’exposition devraient être les tableaux « les Trois Grâces supportant l’Amour » de François Boucher, et « le Portrait de trois hommes » de François-André Vincent.
Les œuvres sont-elles en sécurité ?
Fréquemment interrogé sur la question, le Louvre est formel : « le musée s’entoure de toutes les garanties pour ce qui relève de la sécurité des agents et de la conservation des œuvres. » Concrètement : les pièces qui feront le voyage jusqu’au Nord-est du Japon seront transportées dans des caissons hermétiques dont la radioactivité sera fréquemment contrôlée. Une radioactivité qui ne présente, selon les déclarations officielles, aucun taux alarmant : selon Tetsuo Sakai*, le directeur du musée d’art de Fukushima, avec une radioactivité ambiante de 0,05 micro sievert, un niveau comparable à la moyenne des autres sites d’expositions dans le monde. A l’extérieur du musée, la barre des 1 micro sievert par heure est fréquemment atteinte. Là encore, le directeur se veut rassurant, arguant de travaux de décontamination en cours.
Le Louvre ne souhaite pas communiquer sur le coût d’une telle exposition (en grande partie supporté par les exposants locaux), ni sur les attentes en termes de fréquentation, même si le public japonais devrait être au rendez-vous.
Damien Durand
* Rapporté par l’AFP