La France apporte sa « solidarité et ses vœux de rétablissement » à Youssou Ndour.
La blessure de Youssou Ndour lors des manifestations de mardi dernier a fait le tour des médias internationaux. La presse française n’était pas en reste. Des télévisions de grande audience à la presse écrite de grande diffusion, en passant les radios, tous ont évoqué cette blessure subie par l’un des artistes les plus célèbres du Sénégal.
Depuis, ce sont les autorités françaises qui en font cas. Lors de son point de presse hier, le porte-parole du Quai d’Orsay a signifié son soutien aux victimes des affrontements. « (La France) exprime ses condoléances aux familles des victimes, ainsi que sa solidarité et ses vœux de rétablissement à M. Youssou Ndour et à tous les blessés », a fait savoir Bernard Valéro. Avant de regretter « vivement que l’action des forces de l’ordre ait fait des morts et de nombreux blessés parmi les manifestants ». Le Quai d’Orsay en a profité pour réaffirmer son attachement à la » liberté d’expression et de manifestation, comme le prévoit le code électoral sénégalais ».
La France demande également que « l’intégrité physique de tous les manifestants soit respectée », appelant le gouvernement sénégalais « à tout faire pour garantir les libertés fondamentales, en particulier la liberté d’expression et de manifestation ».
Préserver l’avenir et éviter les débordements
Pour les autorités françaises, le Sénégal doit « préserver sa tradition démocratique et assurer son avenir dans le cadre d’une campagne faisant toute la part au pluralisme et dans le respect du calendrier électoral ». La France se dit « préoccupée par la dégradation de la situation au Sénégal à quelques jours du scrutin présidentiel ».
A 3 jours de l’élection présidentielle, la tension reste toujours vive au Sénégal. Certains candidats ont appelé à manifester encore jusqu’à vendredi contre la candidature du président Wade. Une situation qui, si elle dégénère, pourrait avoir des conséquences sur la tenue du scrutin. D’ailleurs des candidats à cette élection demandent déjà le report de l’élection, estimant que toutes les conditions ne sont pas réunies pour sa bonne tenue.
En revanche, d’autres militent en faveur du maintien. En tous les cas, Olegun Obasanjo est arrivé à Dakar hier, conduisant la délégation des observateurs de la Cedeao et de l’Union africaine (UA) pour l’élection présidentielle du 26 février 2012. Il a rencontré des candidats de l’opposition, des dirigeants de la société civile et du Mouvement M23. Il devait rencontré hier, la Commission électorale nationale autonome (CENA).
Même s’il refuse de s’inscrire sans mission dans le cadre d’une médiation, il ne s’en exclut pas autant. En tous les cas, certains protagonistes le souhaitent vivement pour sortir de ce complexe bourbier sénégalais.
Moustapha Barry