Le jour du tsunami, j’étais en France. J’ai reçu un message d’une amie au Japon qui m’annonçait qu’un grand séisme venait de se produire. Je n’ai pas de famille dans la région de Fukushima, mais mon frère et mes amis habitent autour de Tokyo, je m’inquiétais donc pour eux. J’ai immédiatement essayé de les joindre par mail ou par Facebook.
J’ai été touchée, encouragée même, par la réaction des Japonais victimes de la catastrophe. Cette capacité à prévoir, qu’un jour ce genre de chose pouvait arriver, est la preuve d’un sang-froid considérable. J’ai été émue de voir que des gens de tout le pays ont participé à la mobilisation pour essayer d’apporter leur aide.
La bureaucratie japonaise a, au contraire, montré ses limites. Ses opérations sur place ont été mal organisées, l’Etat central ayant prétendu faire confiance aux collectivités locales, pour mieux rejeter la faute ensuite sur la lenteur de leurs secours.
Il y aura peut-être des changements positifs au Japon si les gens continuent de contester l’utilisation de l’énergie nucléaire. Malheureusement, je trouve que la majorité de la population fait preuve de « je-m’en-foutisme » et semble ignorer la dangerosité de la centrale de Fukushima. Je pense que le gouvernement compte sur ce comportement pour remettre en marche certains réacteurs. Je suis donc assez pessimiste, même si la contestation menée par les jeunes générations me laisse une lueur d’espoir.
Chiharu Chujo, 26 ans, étudiante en science politique, Lyon