Plus de 300 chiens et chats, sauvés lors du tsunami du 11 mars 2011, sont encore aujourd’hui coincés dans les centres pour réfugiés de la préfecture de Fukushima, selon le quotidien japonais Yomiuri Shimbun.
Sinistrés du tsunami… comme leurs maîtres !
Après la catastrophe, les autorités préfectorales ont officiellement recueillis 902 animaux, récupérés autour de la centrale nucléaire et dans la fameuse « zone interdite », cet espace long d’une vingtaine de kilomètres et vidé de ses habitants. Les animaux semblent avoir, pour la plupart, été laissés à l’abandon lorsque les riverains ont dû évacuer, parfois à la hâte, le jour du désastre.
Depuis ce jour, environ 600 chiens et chats ont retrouvé leurs maîtres ou ont été placés chez de nouveaux. Les autres sont toujours coincés dans les refuges, leurs propriétaires habitant encore dans des logements temporaires pour les réfugiés où les animaux ne sont pas toujours admis. La présence de ces réfugiés, d’un genre un peu particulier, n’est cependant pas sans poser problèmes aux autorités. En premier lieu : la promiscuité. Les animaux sont souvent gardés en cages, dans des espaces exiguës. Dans la ville de Fukushima, les animaux recueillis ont été placés dans un hangar désaffecté, réhabilité à cet effet. 110 chiens et chats sont parqués dans un espace confiné de 350 m2. Ce manque de confort, additionné à la longueur du séjour et au stress, provoque également chez les animaux une dégradation progressive de leur santé, qui rend urgent l’obligation de trouver une solution.
Des animaux enfermés depuis presque un an
Pour accélérer le travail des autorités et émus par la situation d’animaux, qui attendent pour certains depuis presque un an, des groupes de volontaires se sont créés pour tenter de retrouver les propriétaires, et juger de leur capacité à récupérer leur ancien compagnon. 70 % d’entre eux ont déjà été identifiés, mais la lenteur du processus de relogement des sinistrés repousse d’autant les retrouvailles entre les animaux et leurs maîtres.
Le gouvernement de la préfecture de Fukushima prend en tout cas la question très au sérieux, et souhaite au plus vite clore ce coûteux dossier : la construction d’abris pour les animaux leur a fait débourser 100 millions de yens (environ 920 000 euros) pour les accueillir, les nourrir et leur prodiguer les soins vétérinaires nécessaires. Même si les dons affluent de la part de particuliers qui soutiennent cette démarche, le gouvernement local doit dépenser 5 millions de yens (45 00 euros) par mois pour assurer un accueil décent aux animaux. Un coût qui, s’il peut paraître modéré, pèse sur les comptes d’une région en reconstruction, et ne fait que maintenir une situation qui ne s’améliorera que lorsque tous les sinistrés de Fukushima auront été relogés.
Damien Durand