« Au moment du séisme, je travaillais au 14e étage d’une tour à Tokyo. Je ne me suis pas rendu compte de la gravité de la situation tout de suite. Mais en allumant la télévision au bureau, j’ai vu le tsunami et les dégâts dans le nord du Japon. Mes collègues japonais et moi-même avons été effrayés. Nous ne pouvions plus nous servir de nos téléphones à cause de la saturation des réseaux, ce qui rajoutait à l’angoisse.
Après la catastrophe, la solidarité s’est créée d’elle-même car nous avons tous partagé une peur commune. Nous nous sommes donc organisés pour les transports, échanger des informations sur la situation… Mais c’est la nourriture qui a finalement commencé à poser problème : les gens faisant des réserves, les magasins commençaient à se vider.
Au début, je ne songeais pas à quitter le Japon. Mais, devant les inquiétudes de ma famille et des mes amis, ainsi que les appels de l’ambassade de France, je suis parti quelques temps à Hong-Kong.
Le Japon est une puissance, culturelle, historique, idéologique et numérique. Je pense donc que le pays ne déclinera pas. L’archipel se reconstruit et les Japonais essaient de passer à autre chose. Mais le coût de cette reconstruction et de la relocalisation des habitants de la zone autour de Fukushima est gigantesque. »
Guillaume Mathy, 27 ans, analyste financier, Tokyo