International
06H08 - vendredi 20 avril 2012

« En finir avec le droit des plus riches », priorité de Philippe Poutou et du NPA

 

Le Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA) nous a transmis, au nom de Philippe Poutou, des réponses écrites à nos questions.

OI : Trouvez-vous que les droits humains sont respectés en France ?

Le traitement fait aux sans-papiers ou aux Roms sont l’expression d’un profond malaise social, celui d’une société dans laquelle on cherche des boucs émissaires, et où les gesticulations, brutales si possible, tiennent lieu de politique.

OI : Quel(s) combat(s) reste-il à mener selon vous ?

On ne peut parler de respect des droits humains quand certains jouent avec des milliards dans une économie de casino, tandis que d’autres n’ont pas accès à l’eau potable, à la santé, au logement, à une nourriture saine et suffisante. Eugène Varlin disait : « Tant qu’un homme pourra mourir de faim à la porte d’un palais où tout regorge, il n’y aura rien de stable dans les institutions humaines. » Combien d’exactions, de violences, d’humiliations dans nos sociétés fondées sur la concurrence des États, des entreprises et des hommes entre eux ?

OI : Quel type de relations comptez-vous nouer avec les États qui ne respectent pas les droits fondamentaux ?

Nous voulons d’abord tisser des liens avec les peuples. Quel État est aujourd’hui blanc comme neige ? Voyez la Syrie. Les diplomates s’affairent mais au final, la situation n’évolue pas. Ce qui se passe en Syrie devrait alerter l’ensemble des peuples du monde. Il faudrait pouvoir créer un mouvement de solidarité internationale, accompagné de manifestations massives réclamant la chute de Bachar el Assad.

OI : Pensez-vous que le droit international devrait faire l’objet d’améliorations ?

Pour le NPA, le droit international tel qu’il est aujourd’hui, c’est le droit des multinationales à exploiter et à polluer, c’est le droit des pays les plus riches de la planète à piller les pays les plus pauvres, alors, oui bien sûr, il faudra le faire changer et radicalement.

OI : Comment organiser concrètement la fin du nucléaire en 10 ans annoncée dans votre programme ?

Ce projet réussira grâce, d’une part, à la baisse de la demande en électricité par une politique de sobriété (rénovation de l’habitat, refus du gaspillage, etc.) ; et d’autre part, à un développement massif des énergies renouvelables. Car les obstacles ne sont plus techniques, tant les innovations en la matière ont été importantes ces dernières années, mais bien politiques et financiers. Les industriels de la filière s’accrochent encore à leur phénoménale source de profit et bénéficient d’appuis politiques à droite comme à gauche. Malgré Fukushima, les partis de gouvernement sont toujours en faveur du nucléaire. De leur coté, les Verts se prononcent pour une sortie du nucléaire en 25 ou 30 ans répondant ainsi aux souhaits d’EDF qui réclame le prolongement de la durée de vie de ses réacteurs alors que la plupart ont déjà plus de 30 ans, ce qui fait courir le risque d’un Fukushima français. De plus, l’uranium n’est pas une ressource inépuisable.

Nos objectifs ne pourront être atteints que grâce à une mobilisation regroupant les salariés de l’énergie et l’ensemble des usagers. Le but est de se réapproprier collectivement le pouvoir de décision, d’organisation, de production et de contrôle de l’énergie. L’énergie, comme l’eau et toutes les ressources naturelles, doit être un bien public.

Propos recueillis par Farida Cherfaoui

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