Karel Vereycken, porte-parole de Jacques Cheminade, candidat de Solidarité et progrès, a souhaité répondre à des questions sur la science et le développement durable.
OI : Selon Jacques Cheminade, l’écologie recouvre « deux visions diamétralement opposées de l’être humain », pouvez-vous développer ?
Au nom d’une écologie radicale et financière, certains exigent que l’on renonce à toute croissance en prétendant que les ressources de l’univers sont limitées. En poussant ce raisonnement jusqu’au bout, ils arrivent à la conclusion que l’homme est l’ennemi de l’humanité et qu’il faut en limiter la prolifération. À l’opposé, nous défendons une écologie humaine qui exige que l’homme soit la conscience active de la survie de la biosphère et dont la créativité serait le couronnement.
OI : Vous êtes en faveur du développement de l’énergie nucléaire. Pouvez-vous expliquer comment vous allez résoudre le problème des déchets nucléaires ?
Les réacteurs de la quatrième génération, qui mobilisent les neutrons rapides, la filière thorium et la fusion thermonucléaire, diminuent de façon significative les risques d’accident. Ils sont de véritables « nettoyeurs » de déchets dont ils réduisent le volume et la nocivité. Le développement des technologies dites de transmutation isotopique va permettre de transformer certains déchets en ressources.
OI : Selon vous, un programme spatial pourrait favoriser un dialogue des civilisations et des cultures. Pouvez-vous détailler ce point de vue ?
Alors que, dans la sphère transatlantique, l’austérité budgétaire nous amène vers le déclin et que Barack Obama rabote, entre autres, les budgets de la NASA, plusieurs pays émergent et sollicitent l’Agence spatiale européenne pour une plus grande coopération. La Russie propose même de mettre en place une initiative de défense terrestre capable de protéger la Terre contre des météorites à la dérive. Saisissons donc cette main tendue au lieu de nous affronter dans des guerres stériles !
OI : Pourriez-vous nous parler des « corridors de développement » ?
Dans le passé, on a su investir dans les infrastructures lourdes (eau, énergie, transport, télécoms, etc.) pour désenclaver des continents entiers. Le projet d’un tunnel sous le détroit de Béring, le projet continental NAWAPA pour l’aménagement hydrologique du continent américain ou la remise en eau de la région du lac Tchad, permettraient de rendre le monde plus vivable et prospère.
Dans son livre-programme, votre candidat écrit : « Nous avons le devoir de développer l’Afrique pour la libérer du néo-colonialisme financier qui l’opprime, aujourd’hui, plus indirectement mais aussi férocement que le colonialisme d’hier. » Cette prise de position sur le devoir de développer l’Afrique n’est-elle pas, elle-même, néo-colonialiste et impérialiste ?
Nous combattons la Francafrique. C’est aux Africains de décider mais, jusqu’à présent, personne ne leur a offert la possibilité de choisir les savoirs et les technologies qui leur permettraient d’accéder à une véritable souveraineté économique.
Propos recueillis par Farida Cherfaoui