La Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH) publie un rapport signalant des développements inquiétants en matière de respect des droits humains au sein de l’Organisation de coopération de Shanghaï (OCS). Selon le rapport, plusieurs mécanismes de la coopération entre les pays membres fragilisent le droit des réfugiés et le respect international des droits de l’homme.
Fondée en 2001, l’OCS regroupe la Chine, la Russie, et quatre pays d’Asie centrale : Kazakhstan, Kirghizistan, Ouzbékistan, Tadjikistan. Les pays membres ont renforcé leur coopération interétatique et mis en application au niveau national des accords passés dans le cadre d’une politique de lutte contre « le terrorisme, l’extrémisme islamiste et le séparatisme ». Mais selon les défenseurs locaux des droits de l’homme, ce dispositif autorise des violations graves et nombreuses des droits au sein des pays de l’OCS.
Les régimes autoritaires de l’OCS répriment des groupes ou des individus en les accusant d’« extrémisme islamiste » et de menace contre la sécurité nationale. Flou et sans définition internationale reconnue, ce concept ouvre la porte à tous les abus. L’intégration des doctrines « anti-terroristes » de l’OCS au sein des droits nationaux des États membres a donc de graves implications pour la préservation des droits de l’homme en Asie centrale. En témoigne la modification par les membres de l’OCS de l’accord sur les mécanismes de réponse collective aux « évènements qui mettent en péril la paix, la sécurité et la stabilité régionale ».
Yannick Le Bars
Le rapport de la FIDH, intitulé « Organisation de Coopération de Shanghaï : un véhicule pour les violations des droits de l’homme » est téléchargeable à l’adresse suivante :
http://www.fidh.org/spip.php?action=telecharger&arg=6123