Amnesty International dénonce les violations des droits humains dans les prisons au Tchad. Selon l’organisation internationale de défense des droits de l’homme, les prisons tchadiennes sont « surpeuplées » avec des conditions d’hygiène « déplorables ». « 4 000 détenus sont entassés dans 54 prisons de taille variable du pays » souligne Amnesty dans le rapport intitulé « Tchad : nous sommes tous en train de mourir ici ». Dans ces prisons sont entassés en vrac assassins professionnels, braqueurs de métier, petits délinquants et mineurs.
La majorité d’entre eux sont en détention provisoire. Le rapport indique que presque toutes ces maisons de détentions ont été construites avant l’indépendance avec une capacité d’accueil de « quelques 300 à 400 prisonniers ». « Actuellement, une surpopulation est enregistrée avec un effectif carcéral de 1 500 à 1 600, soit plus du triple de sa capacité initiale » déclare le patron du département de la justice Abdoulaye Sabre Fadoul à Ndjamena Matin qui annonce la rénovation de toutes les prisons.
Au-delà du manque d’espace, la nutrition et l’encadrement sanitaire des détenus semble préoccupant, souligne les auteurs du rapport. « Les détenus ne mangent qu’une seule fois par jour : des rations insuffisantes et de mauvaise qualité », insiste le document qui souligne que les prisonniers souffrent aussi « des conditions d’hygiène déplorables propices à la propagation des maladies (maladies de la peau, infections sexuellement transmissibles, du paludisme, de la tuberculose, etc.) ». A cela s’ajoute, selon le texte, un accès aux soins médicaux « extrêmement limité » et « un bon nombre de ces établissements ne comptait même pas de médecin dans son personnel ».
« Les femmes et les mineurs sont particulièrement en danger dans les prisons tchadiennes. Il n’existe pas d’infrastructure spécifique pour eux », rapporte Amnesty International. Les femmes sont détenues dans les mêmes cellules que les hommes ou placées dans des cellules à part mais sont toujours gardés par des pénitenciers masculins. Ce qui peut constituer un « danger pour les femmes qui sont souvent victimes d’agressions sexuelles ».
« Au cours de ces 12 derniers mois, neuf prisonniers sont morts d’asphyxie, cinq de déshydratation et sept autres ont été abattus par des gardiens ou ont subi un viol par des gardiens de la prison » rapporte Amnesty International dans son rapport qui indique que l’absence d’activités socio-éducatives et de formation pour les aider à retrouver une place dans la société pénalise les adolescents.
Nirina Rasoanaivo