Le Haut commissariat des droits de l’homme des Nations unies (bureau de Tunis) vient de publier un communiqué dans lequel il exprime son inquiétude quant à la dégradation de la situation des droits de l’homme en Tunisie. Il appelle à l’arrêt de toute incitation à la violence contre les journalistes et les artistes, insistant sur la liberté d’expression qui fait l’objet d’une vive polémique entre l’opposition et le gouvernement actuel dirigé par les islamistes d’Enahdha.
L’ONG internationale « Reporters sans frontières » a déjà mis à l’index les tentatives du gouvernement de soumettre à sa volonté les médias du service public. Ainsi de l’affaire Sami el Fehri (homme de médias et directeur de la chaîne Attounisa), seul inculpé dans une affaire de « corruption » alors qu’on lui reproche l’émission des « Guignols » pendant le ramadhan.
Les activistes de la société civile tunisienne ont, déjà à maintes reprises, condamné la reproduction de pratiques répressives connues sous l’ancien régime et pratiquées aujourd’hui avec le gouvernement d’Enahdha. Ainsi, Maître Radhia Nasraoui, célèbre opposante au régime Ben Ali et aujourd’hui présidente de l’Association tunisienne contre la torture, va jusqu’à dénoncer la mise sous surveillance des opposants et des activistes de la société civile.
A l’Assemblée constituante, un député a dévoilé un document interne au ministère prouvant le maintien de telles pratiques.
Les violences policières se multiplient dont la plus grave a provoqué un vrai tollé dans l’opinion publique avec le viol par deux policiers d’une jeune femme « trouvée en situation indécente avec son fiancé ».
Mondher Thabet
Correspondant à Tunis de www.opinion-internationale.com