L’ancien président des Maldives, Mohamed Nasheed, a été arrêté lors d’une opération musclée de la police une semaine après son refus de comparaître en justice pour abus de pouvoir lorsqu’il était en exercice, a annoncé le parti démocratique des Maldives (MDP, opposition). Dimanche dernier, un tribunal du pays a émis un mandat d’arrêt à son encontre. L’ex-président est accusé d’abus de pouvoir après avoir ordonné en janvier l’arrestation d’un magistrat de haut rang. Il refuse de comparaître en justice au motif qu’il s’agirait d’un procès porté par des motifs politiques. Le mandat d’arrêt souligne que M. Nasheed doit être maintenu en détention jusqu’à ce qu’il soit déféré devant le tribunal. En cas de condamnation, il encourt une peine d’emprisonnement maximale de trois ans ou risque d’être contraint à l’exil dans un îlot de cet archipel composé de quelque 1.192 îles coralliennes. Il ne pourra pas, par ailleurs, se concourir aux présidentielles en juillet 2013.
Depuis le mois de février, les Maldives s’enfoncent dans une crise politique émaillée de violences. Au mois de février dernier, l’ancien président était déjà sous le coup d’un mandat d’arrêt. Il accuse son successeur, Mohamed Waheed, de l’avoir évincé du pouvoir lors d’un coup d’Etat orchestré par des dirigeants de l’opposition ,avec le soutien des forces de sécurité, des allégations démenties par l’intéressé. Par ailleurs, Mohamed Waheed annonce vouloir lutter contre « l’anarchie » sur cet archipel de l’océan indien où la violence s’est propagée dans plusieurs atolls. Face à la montée des violences, le MDP a envoyé un communiqué à la communauté internationale appelant « à engager immédiatement un dialogue avec M. Waheed ».
Le 5 septembre 2012, Amnesty International a publié un rapport intitulé « The other side of paradise : a human rights crisis in the Maldives », qui rassemble des informations sur des violations des droits humains commises par les forces de sécurité contre des manifestants en 2012. « Nous appelons les autorités maldiviennes à veiller à ce que l’enquête sur ce meurtre réponde aux normes internationales relatives aux droits humains et à ce qu’aucun suspect ne soit maltraité ou torturé. Étant donné le climat de tension qui règne actuellement aux Maldives, tous les acteurs politiques doivent faire preuve de retenue et faire en sorte que ce meurtre ne donne pas lieu à de nouvelles violences », a déclaré Abbas Faiz, spécialiste des Maldives au sein d’Amnesty International.
Nirina Rasoanaivo