«Pour le grand public aujourd’hui, les droits de l’homme demeurent trop souvent un sujet abstrait», dit Katerina Gregos commissaire de l’exposition d’art contemporain Newtopia, consacrée aux droits de l’Homme.
Bénéficiant du soutien du Conseil de l’Europe, de la Communauté flamande et de la Province d’Anvers, la ville de Malines a décidé de les rendre concrets par l’art à l’occasion d’une exposition du 1er septembre au 10 décembre 2012. Après le succès de l’exposition City in Women’s Hands en 2005, la Ville de Malines organise ainsi tous les trois ans, un événement culturel d’envergure internationale. Cette année, cet événement mêlant démarche artistique et promotion didactique des droits de l’Homme coïncide avec l’ouverture au mois de novembre de la Caserne Dossin transformée en mémorial, musée et centre de documentation sur l’Holocauste et les droits de l’Homme.
Sur les traces des droits de l’Homme
L’exposition retrace l’évolution des droits de l’Homme, de la fin de la Deuxième Guerre mondiale à aujourd’hui, se focalisant sur leur impact croissant sur l’opinion internationale, dès les années 1970. C’est au travers des œuvres de plus de soixante-dix artistes de différents horizons que les spectateurs sont invités à s’interroger sur les principes fondamentaux des droits de l’Homme.
A l’affiche de Newtopia on peut découvrir nombre de jeunes talents, souvent originaires de pays où les droits de l’Homme ne sont pas toujours respectés à l’instar du cubain Diango Hernández ou de la biélorusse Marina Naprushkin. Sont également exposés des artistes plus connus, d’Ali Ferzat, dessinateur syrien, récemment présent pour une exposition au Forum Mondiale de la Démocratie de Strasbourg à Pablo Picasso, Mona Hatoum, ou Andy Warhol.
L’exposition décortique ainsi les complexes facettes des droits de l’Homme : le droit à la vie, à la sécurité, à la liberté, le droit à la liberté d’opinion et d’expression, à l’éducation, le droit de ne pas être torturé et de ne pas subir d’autres formes de traitements cruels, humiliant ou inhumains. Newtopia met en valeur la fragilité persistante de ces principes fondamentaux, plus de soixante ans après la Déclaration universelle des droits de l’Homme mais met aussi en évidence leur caractère indivisible et interdépendant.
La visite est ponctuée par quatre chapitres qui permettent aux visiteurs de mieux appréhender l’évolution des droits de l’Homme. Le premier chapitre s’ouvre à Malines en Belgique et aborde les droits de l’homme dit de « la première génération », touchant aux droits civils et politiques. Le chapitre deux se déroule lui dans une ancienne halle aux viandes et porte sur la « seconde génération » : les droits d’ordre social, économique et culturel. Le troisième chapitre et le dernier chapitre sont situés respectivement au musée municipal de Maline le Hof Van Busleyden et au Centre des Congrès et du Patrimoine Lamot. Ils se penchent sur la troisième vague des droits de l’Homme dits inclusifs et sur leur avenir, dans un monde que l’on espère, en sortant de l’exposition, meilleur que lorsqu’on y est rentré.
Amanda Howells