Edito
08H10 - samedi 10 novembre 2012

Le NON californien, une mauvaise nouvelle pour les abolitionnistes dans le monde

 

Les Californiens ont dit NON à l’abolition de la peine de mort. S’ils ont réélu Obama, adopté le mariage gay et l’usage du cannabis dans certains Etats américains, la peine de mort reste une différence fondamentale entre le peuple américain et les Européens.

Dans l’ensemble de la Californie, seul le comté de San Francisco a voté l’abolition. Le taux de participation a été faible.

Ne nous le cachons pas, c’est une mauvaise nouvelle pour les abolitionnistes du monde entier. Ceci dit, si la majorité des Etats américains conservent la peine de mort dans leur arsenal judiciaire, le NON californien ne doit pas enrayer le mouvement de fond qui a fait reculer la peine de mort aux Etats-Unis depuis près de dix ans : de plus de 100 exécutions par an, nous en sommes arrivés à 38 exécutions en 2012. Plusieurs grands Etats ont aboli la peine de mort ces dernières années : l’Illinois, New York, Connecticut, New Jersey, New Mexico. Les sondages montrent aussi un recul des partisans de la peine de mort. Malgré ce vote californien, l’abolition reste possible aux Etats-Unis.

En France, l’abolition n’aurait jamais été votée par référendum et il a fallu attendre vingt ans après le vote parlementaire de l’abolition en 1981 pour que les sondages dégagent enfin une majorité d’abolitionnistes parmi les Français. Si la Constitution californienne impose la voie référendaire, le défi pédagogique reste entier après ce non mais d’autres voies demeurent, notamment la voie judiciaire qui avait déjà conduit en 1972 à suspendre la peine de mort par une décision de la Cour suprême.

 

Michel Taube

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