On ne peut promouvoir les droits de l’homme sans œuvrer au dialogue inter-religieux. Cette semaine a vu s’entrechoquer deux conceptions de l’Islam, ou plutôt la seule qui respecte l’esprit de la religion du Prophète – avec une interprétation qui la trahit…
Pendant que la sœur de Mohamed Merah confessait sa haine des juifs et de l’Occident, l’imam de Drancy, Hassen Chalghoumi se rendait en Israël sur les traces mémorielles de la Shoah. Lui qui est Imam d’une ville française qui a vue partir pour les camps de la mort 70.000 juifs, s’est rendu à Jérusalem sur le tombeau mémoriel de 6 millions de Juifs morts de la Shoah à Yad Vashem, le Mémorial qui leur est dédié.
L’imam conduisait une délégation d’imams français qui ont inscrit en arabe un passage du coran dans le livre d’or du Mémorial. Premiers mots en arabe dans ce Livre qui contient des messages de chefs d’Etat du monde entier.
Hassen Chalghoumi a lui même fait le lien avec l’affaire de Toulouse en déclarant : « la sœur de Mérah ne représente pas l’Islam. Son frère est un assassin. Nous représentons les musulmans de France. »
L’imam en a profité pour aller prier à Al Aqsa, le troisième lieu saint de l’Islam, rendre visite au grand rabbin d’Israël puis au ministre des affaires religieuses de l’Autorité palestinienne à Ramallah, faisant de ce voyage une mission diplomatique pour la paix entre les religions.
Regrettons que cette visite ait été moins médiatisée que les propos antisémites de la sœur du meurtrier de Toulouse. Nous devrions tous, musulmans, décideurs, médias, œuvrer à faire des agissements et des appels au dialogue et à la paix de l’imam de Drancy, le symbole de l’Islam que veulent et pratiquent une majorité (trop silencieuse) des Français de confession musulmane.
Michel Taube