Faire de l’économie sociale et solidaire une alternative au capitalisme, voilà l’objectif que s’était fixé le Forum de l’ESS et de la solidarité internationale organisé le samedi 17 novembre par la Mairie du 13ème arrondissement de Paris.
De la vente de livres au Marché solidaire en passant par les Lunettes Sans Frontières ou encore le Circul’livre, les acteurs se sont fortement mobilisés.
Le Forum a vu la participation de nombreux acteurs du secteur dont Jean-Philippe Milésy, Délégué général de Rencontres Sociales ou Thierry Dantet, Directeur Général D’EURESA, un groupement de quatorze sociétés d’assurance européennes appartenant à l’économie sociale, pour ne citer qu’eux.
L’économie sociale et solidaire (ESS) compte 2 350 000 salariés en France (soit plus de 10% des salariés) et a créé près de 400 000 emplois ces dernières années, soit près de cinq fois plus que le secteur de l’automobile. De plus, 500 millions d’euros ont été mis à sa disposition par la Banque Publique de l’Investissement.
L’ESS appelle à une mobilisation des territoires, des sociétés et des collectivités locales. Pour ce faire, des règles du jeu novatrices ont été établies afin de rassembler des personnes impliquées dans la mise en œuvre d’un projet, de concilier intérêt collectif et performances économiques en plus de fonder leur organisation sur la démocratie, l’innovation et le développement durable.
L’initiative veut aller à la rencontre des élus et ne cache pas sa volonté de faire avancer les valeurs et principes communs, selon Isabelle JOUSSELIN, membre du bureau de l’Union régionale des SCOP (Société Coopérative et Participative).
« Le changement ne se fera pas sans l’économie sociale et solidaire »
Le maire socialiste du 13ème arrondissement de Paris, Jérôme Coumet, a ouvert les travaux et la première table ronde, en mettant l’accent sur les alternatives offertes par l’économie sociale et solidaire, accusant le capitalisme d’avoir commis de nombreux dérapages ces dernières années.
D’après lui, l’économie sociale et solidaire est une économie citoyenne, plus heureuse que l’économie classique et constituant une véritable alternative pour les marchés. « Le système classique se mange lui-même. On est dans une crise de système » martèle-t-il avant de souligner que l’ESS est présente dans tous les continents du monde.
Cependant, M. Coumet reste prudent et n’a pas hésité à admettre que le système capitaliste n’a pas été un échec total. Il aurait connu bien des succès dans certains domaines mais il s’agirait maintenant « d’accepter que le changement ne se fera pas sans l’économie sociale et solidaire. »
Entre tables rondes et films documentaires
Après la première table ronde intitulée « Entreprendre autrement : vers une économie alternative », d’autres sujets ont également attiré l’intérêt les participants et notamment « Consommer autrement, agir dans les territoires » animé par Thierry Brun, Eric Forti, Brigitte Lesot, Jean-Manuel Kupiec.
Trois films documentaires, « La Face cachée des Hydrocarbures », « Le pillage des ressources naturelles –Qui possède la vie ? » et enfin « La démocratie nous réussit » ont été projetés, suivis par de courtes vidéos montrant les réalisations de l’économie Sociale et Solidaire.
La politique était également au rendez-vous avec la diffusion du film documentaire « La Honte » portant sur l’occupation islamiste dans le nord du Mali.
Cheikh Dieng