A l’ombre du Louvre, dans le grand auditorium, PlaNet Finance organisait lundi 26 novembre la cérémonie des International Microfinance Awards, qui désigne chaque année depuis 5 ans les micro-entrepreneurs de l’année. Si ces prix permettent de mettre en lumière les dernières évolutions et l’efficacité des outils de la micro-finance, ils sont aussi le révélateur des talents soutenus par le groupe PlaNet Finance dans le monde entier, l’occasion selon Jacques Attali de « dégager des talents et des énergies ».
Six prix ont été décernés cette année à des micro-entrepreneurs de tous les pays, dans des domaines aussi variés que la micro-assurance au Bénin, la redynamisation des territoires au Japon ou l’entrepreneuriat féminin à Madagascar.
Fondée en 1997, PlaNet Finance est une organisation internationale présente dans 80 pays qui a pour mission de favoriser l’accès des populations démunies aux services financiers, à même d’améliorer leurs conditions de vie. Pour Arnaud Ventura, vice-président de PlaNet Finance « c’est la concrétisation émouvante d’un travail qui au cours de l’année peut paraître un peu abstrait ».
Emue, Ana Lucia Da Silva Franco, lauréate du prix de l’artisanat éthique, confie n’être jamais sortie de sa favela. Femme noire et mère de famille au Brésil où « il est si difficile de trouver un travail décent », elle a monté avec le soutien de PlaNet Finance le collectif Fuxicarte regroupant aujourd’hui 10 femmes artisanes de sa favela. Utilisant le tissu traditionnel de Bahia, les produits artisanaux fabriqués sont ensuite commercialisés sur la plateforme brésilienne de commerce éthique en ligne Rede Asta, apportant à leurs conceptrices une indépendance financière nouvelle.
« acharnement, assiduité persévérance »
Même très jeunes, les micro-entrepreneurs de PlaNet Finance voient loin, à l’instar de Faizina Ahmed, lauréate du prix de l’entreprenariat manuel en France. Perchée sur des talons sans fin et brushing impeccable, la jeune femme a créé il y a un an son salon de coiffure qui offre un savoir-faire rare en coiffure : un travail sur des cheveux à la fois africains et européens. Un service unique pour un salon qui se veut aussi être un lieu de rencontre et d’inclusion dans le quartier. Faizina qui se dit en souriant « fière de représenter la France », souhaite développer ses activités en ouvrant un salon de coiffure aux Comores, son pays natal, mais aussi dans d’autres villes françaises. Lorsqu’on lui demande un conseil pour les jeunes entrepreneurs en France, elle assène sans un doute « acharnement, assiduité persévérance ». D’aucuns ajouteront : et le soutien d’acteurs comme « PlaNet Finance ».
Emma Ghariani