En mars 2012, quand Opinion Internationale était encore en phase de test, Damien Durand, journaliste spécialiste de l’Asie, proposait une série d’entretiens. Premier témoignage d’une série toujours d’actualité deux ans après la catastrophe de Fukushima. A lire toute la semaine.
Comme j’étais en France à ce moment là, j’ai appris la catastrophe tout simplement en regardant la télé. En voyant les nouvelles, je me disais que c’était là juste une grosse catastrophe naturelle, comme le pays en connaît régulièrement. Mais j’ai ensuite appris pour le nucléaire, et là bien sûr, c’était une tout autre affaire…
Je remarque qu’il y a toujours une tendance chez les Japonais à être fiers, voire à surestimer leurs réactions calmes et ordonnées. Les étrangers aussi sont impressionnés, mais ça ne représente qu’une partie des faits, et quand on y regarde de plus près, il y a plus de désordre qu’on ne veut bien le croire. Ceci dit, je reste quand même impressionné des réactions de sympathie des Français envers le peuple japonais.
La catastrophe va renforcer la tendance d’un Japon en pleine crise économique et sociale. Mais elle a créé aussi un sentiment de solidarité, surtout auprès des jeunes, qui se propage dans la société. C’est un très bon signe. Mais une chose est sûre : rien ne sera plus comme avant.
Toru Yoshida, 37 ans, enseignant-chercheur, Paris