La Citoyenne
17H40 - vendredi 26 avril 2013

Le double combat des femmes activistes: contre le changement climatique et contre le patriarcat

 

Le 22 avril dernier, les organisations environnementales ont célébré le Jour de la Terre à travers le thème du réchauffement climatique. Puisqu’il s’agit d’un problème universel, ces organisations ne voient pas l’intérêt de se battre également contre les discriminations basées sur le genre.

Les activistes Greenpeace Huw Williams, Kevin Drake, Ben Stewart, Tim Hewke, Emily Hall and Will Rose sortant de la Cour de justice en 2008. Photograph: Jiri Rezac/Greenpeace

Les activistes Greenpeace Huw Williams, Kevin Drake, Ben Stewart, Tim Hewke, Emily Hall and Will Rose sortant de la Cour de justice en 2008. Photograph: Jiri Rezac/Greenpeace

Les organisations qui luttent contre la pauvreté ou contre les problèmes environnementaux, telles Greenpeace ou Les Amis de la Terre, partent du principe qu’établir une distinction entre les sexes pourrait affaiblir leur message. Cependant, il apparait que le plafond de verre, tant décrié dans le monde du travail, est également présent dans les ONG et associations.

En effet, de nombreux facteurs se conjuguent pour aboutir à une surreprésentation des femmes aux postes de volontaires, bénévoles, et de manière générale aux postes de terrain, indispensables mais ayant peu de poids aux niveaux décisionnels. Si la plupart de ces organisations ont commencé par être décentralisées et insistaient sur une structure horizontale, elles se sont vite hiérarchisées. Gagnant en reconnaissance politique, elles se sont adaptées au monde décisionnel, reproduisant donc les rapports inégaux de genre.

Coordination SUD (Solidarité Urgence Développement) a listé, dans un rapport publié en 2004, certains des facteurs qui jouent en la défaveur des femmes. Le collectif accuse notamment l’idée très répandue que les femmes seraient moins disponibles que les hommes. Les postes a responsabilité demandant davantage d’investissement, ils laissent par conséquent moins de temps à consacrer aux tâches domestiques, qui restent, malgré une évolution récente, du ressort des femmes. En outre, l’on constate une reproduction des stéréotypes sur les femmes et les hommes: les femmes seraient mobilisées en politique à travers un intérêt maternel, qui sous-tend que les femmes sont plus attentionnées et préoccupées par le futur de leurs enfants. Aussi, “les femmes sont réduites à choisir des secteurs, des fonctions ou des rôles où elles sont ‘attendues’, postes généralement moins reconnus socialement et/ou moins rémunérés et en conséquence, moins favorables à des évolutions dans leur parcours bénévole et/ou professionnel.” Cependant, il ne faut pas oublier que les femmes contribuent elles-mêmes à ce plafond de verre, en intériorisant ce discours ambiant et se dévalorisant donc inconsciemment.

Rachel Murray, directrice des unités d’action de Greenpeace, raconte son expérience dans le monde constitué majoritairement d’hommes de l’ONG, dans un billet de blog à l’occasion de la Journée de la Femme en 2011.

Rose Erin Holyoak, doctorante a l’université de Leicester en Angleterre, travaille justement sur les femmes activistes, dans des groupes environnementaux et anarchistes, et confirme ces faits. Elle a découvert que malgré le discours égalitaire et anticonformiste, ces organisations ne défient pas la société patriarcale. Plus que cela, elle rapporte que les femmes évitent de s’habiller de manière trop féminine de peur d’être réduites à leur qualité de femmes, et non plus vues comme un égal, comme un simple activiste politique.

Journaliste à Opinion Internationale et coordinatrice de la rubrique La Citoyenne.

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