Le 18 août dernier, la police tunisienne a arrêté Mourad Mehrezi, caméraman à Astrolabe TV, pour avoir filmé le réalisateur Nasreddine Shili jetant un oeuf sur le visage du ministre de la Culture Mehdi Mabrouk lors d’une manifestation culturelle le 16 août à Tunis. Deux jours plus tard, le réalisateur s’est trouvé lui aussi détenu. Depuis, les deux hommes attendent de comparaitre devant la justice pour, entre autres chefs d’inculpation, complot visant à agresser un fonctionnaire et nuisance à l’ordre public et la moralité publique.
Joe Stork, directeur de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord à Human Rights Watch, a déclaré que ces arrestations allaient à l’encontre de la liberté des médias et liberté d’opinion, alors que la Tunisie est censée les garantir dans le cadre du Pacte international relatif aux droits civils et politiques de 1966. Stork porte un jugement sans appel sur la réaction des autorités : « Si les autorités tunisiennes ne libèrent pas Mehrezi rapidement et n’abandonnent pas les charges retenues contre lui, elles confirmeront que l’espace pour la liberté des médias se rétrécit ».
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C.F.