Le 29 septembre, la cour de justice du Barhein rendra son verdict dans le procès de Naji Fateel. Le blogueur et défenseur des droits de l’homme est poursuivi notamment pour tentative de renversement du régime. Il était en effet membre de la Coalition du 14 février, l’un des acteurs du soulèvement populaire qui agite le Bahreïn depuis plus de deux ans.
Arrêté le 2 mai 2013, Naji Fateel a depuis été torturé à de nombreuses reprises par le département de la sécurité. Coups, chocs électriques, privation de sommeil etc. lui ont valu deux séjours à l’hôpital du ministère de l’intérieur. Un cas malheureusement répandu dans un pays où les arrestations arbitraires et les sévices physiques sont monnaie courante.
C’est au Barhein que la Ligue arabe a pourtant choisi d’installer sa future Cour des droits de l’homme. Un choix qui n’étonne pas Hélène Legeay, responsable des programmes Maghreb et Moyen-Orient à l’Action des Chrétiens pour la Libération de la Torture (ACAT). « Au-delà de la Ligue arabe, c’est toute la communauté internationale qui couvre sciemment les violations des droits de l’homme commises par les autorités bahreïnies. Le royaume est riche, stratégiquement situé près de l’Iran et héberge une base militaire américaine. Autant de bonnes raisons pour les États occidentaux de fermer les yeux. »