Ali Anouzla a été placé en détention préventive pour incitation au terrorisme le 24 septembre dernier. La décision fait suite à son arrestation arbitraire du 17 septembre pour avoir diffusé de fausses informations sur la santé du roi Mohamed VI. Plusieurs centaines de personnes ont répondu à l’appel de la journaliste Fatima Ifriqui, et se sont réunies jeudi dernier devant le Parlement marocain pour un sit-in de solidarité avec le journaliste et directeur du journal Lakome.
L’arrestation d’Ali Anouzla est symptomatique d’un retour à l’autoritarisme et au bâillonnement méthodique des voix de l’opposition. La fin de la tempête médiatique du Printemps arabe laisse les mains libres à un régime « plus décomplexé que jamais », rapporte encore le journal Lakome. Si les apparences d’une transition démocratique restent de mise, il ne s’agit encore que d’un « ravalement de façade » dissimulant à peine la main basse du régime sur les médias et l’oubli de toutes les promesses de 2011.
Le journal Lakome est un des journaux arabophones et francophones les plus suivis du Maroc. Il avait entre autres publié plusieurs reportages dénonçant sans concession la corruption du gouvernement, et Ali Anouzla s’était quant à lui fait connaître par ses critiques acerbes et percutantes du pouvoir en place.