Les 11 et 12 octobre vont voir les dirigeants des pays de l’Union Africaine (UA) se réunir à Addis-Abeba en Ethiopie pour un sommet extraordinaire, afin de décider dans quelle mesure le champ d’action de la Cour Pénale Internationale (CPI) s’étend en Afrique.
La CPI, officiellement créée en 2002, est une juridiction internationale permanente basée à La Haye, qui est chargée d’amener devant la justice les personnes accusées de génocide et crimes contre l’humanité. Depuis sa création, elle a ouvert huit dossiers, tous concernant des pays africains. Ceci a entraîné une certaine animosité de la part de certains pays, qui ont véhiculé l’idée que la CPI serait à la solde des Occidentaux – alors même que les pays africains étaient parmi les plus fervents partisans de sa création, et nombreux la soutiennent encore fermement.
Sans surprise, les Etats qui demandent le retrait de l’UA de la CPI sont menés par le Soudan et le Kenya, dont les dirigeants ont été accusés par la CPI de crimes contre l’humanité – respectivement, pour les crimes contre des femmes et enfants au Darfour, et pour les 1100 morts qui ont suivi les élections de 2007.
Aussi, 130 organisations internationales et africaines se sont mobilisées pour demander aux ministres des affaires étrangères des Etats africains partie de la CPI de continuer à soutenir le travail de la Cour, dans un acte de réaffirmation de leur combat pour les droits humains et la justice. Prix Nobel de la Paix 1984, Desmond Tutu a joint sa voix à cette demande, considérant la CPI comme une lueur d’espoir vers un monde meilleur.
C.F.