Six mois après le renversement du président islamiste Mohamed Morsi par l’armée en juillet dernier, le nouveau pouvoir égyptien incarné par le général Al-Sissi, ministre de la Défense s’apprête à passer un premier test. Les égyptiens doivent voter aujourd’hui et demain pour modifier la Constitution (adoptée l’an dernier), suspendue par les militaires il y a six mois.
Le nouveau texte a été élaboré par cinquante personnalités représentatives de la société égyptienne, mais parmi lesquelles figurent seulement deux islamistes.Si cette nouvelle version comprend certaines avancées comme l’égalité entre les hommes et les femmes ou la criminalisation de la torture, la charia demeure la principale source du droit, le Conseil Supérieur des Forces Armées pourra nommer le ministre de la Défense pour les deux prochains mandats présidentiels et les tribunaux militaires verront leur pouvoir accru pour juger des civils.
Dans ce contexte, le pouvoir égyptien, qui souhaite une participation importante a installé des panneaux verts incitant à voter oui à la Constitution dans de nombreuses villes ainsi que sur l’emblématique place Tahrir au Caire. L’opposition des Frères musulmans, interdits et désignés comme organisation terroriste depuis quelques semaines est devenue presque invisible et les médias, quasiment tous acquis aux militaires assure la promotion du oui. En outre, trois ans après la chute d’Hosni Moubarak, le pouvoir s’appuie également sur la lassitude de la population qui aspire à plus de stabilité.
Le référendum devrait être suivi d’élections présidentielles au mois d’avril, auxquelles le général Al-Sissi devrait se porter candidat. « L’Égypte est au seuil d’une étape décisive de son histoire, dont le résultat est attendu par le monde entier. Si je suis candidat, il faut que ça soit à la demande du peuple et avec un mandat de l’armée. Nous sommes en démocratie » a t-il déclaré.