Découvrez en exclusivité le témoignage de Murielle Atangana qui en appelle à la France et à Paul Biya, président du Cameroun, pour qu’ils libèrent son mari, le plus vieux détenu français à l’étranger.
Voilà plus dix-sept ans qu’un Français clame son innocence dans les geôles du Cameroun. Le plus vieux détenu français hors de nos frontières était manifestement présent au mauvais endroit au mauvais moment : victime colatérale de rivalités de pouvoir entre Paul Biya, éternel président du Cameroun, et l’un de ses anciens rivaux, Titus Edzoa, Michel Atangana fut aussi pris dans des malversations financières qui le dépassaient.
Depuis une petite année, l’opinion publique bouge. Un comité de soutien, autour de la famille Atangana et de SOS Racisme, mobilise. Le Président François Hollande s’est saisi de l’affaire et, il y a tout juste un an, son homologue camerounais lui promettait de s’occuper du dossier.
Depuis, rien ! Sinon une confirmation définitive de la peine à vingt ans de prison supplémentaires par la Cour suprême du Cameroun. Michel Atangana ne devrait sortir de prison qu’en 2037…
Certes, Maître Dominique Tricaud a saisi le Haut Commissariat des Droits de l’Homme des Nations unies pour détention arbitraire. Certes, une plainte vient d’être déposée devant le Procureur de Paris pour détention arbitraire contre Laurent Esso, ancien ministre de la Défense et actuel ministre de la Justice, Amadou Ali, ancien ministre de la Défense et actuel vice-premier ministre, Alain Mebe Ngo’o, actuel ministre de la Défense (en poste depuis 2009).
Mais il ne reste plus guère à Michel Atangana qu’à demander une grâce au président Biya. C’est ce qu’a compris Eric Dupond-Moretti, nouveau conseil du détenu, qui demande à rencontrer le chef de l’Etat camerounais. Pour ce ténor du Barreau français, « l’oubli, c’est la pire des choses. Notre devoir est que cette situation ne tombe plus dans le silence ».
Pour la femme de Michel Atanga, Murielle Atangana, pour sa famille, Eric, Daniella, Honorine et les autres, il est temps que l’opinion française fasse corps derrière ce concitoyen français. Michel Atangana est comme un otage. Et « comme les otages français, Michel Atangana ne doit plus quitter l’attention des médias et des politiques. Jusqu’à sa libération », conclut Dominique Sopo, président du comité de soutien.
Cameraman : Alexis Galloy