L’homme d’affaires russe, Sergueï Pougatchev
Il est le plus francophile des apparatchiks russes. L’homme d’affaires Sergueï Pougatchev, propriétaire de Hediard, dernier patron de France Soir et ex-sénateur russe entre décembre 2001 et janvier 2011, a gagné une partie judiciaire dans son pays.
La Cour d’appel de Moscou vient de confirmer le rejet décidé par le tribunal d’instance de Basmanny d’arrêter Sergueï Pougatchev comme le demandaient les enquêteurs publics. Serguei Pougatchev est accusé d’avoir provoqué la faillite de l’International Industrial Bank (IIB) dont il est le fondateur.
Les avocats de M. Pougatchev dénoncent les irrégularités des procédures légales employées et, procédé courant de la part de l’administration Poutine, une utilisation abusive des organismes d’application de la loi pour résoudre les différends commerciaux.
Sergueï Pougatchev clame son innocence : « L’International Industrial Bank a été fondée par moi-même il y a plus de vingt ans mais une fois que j’ai vendu mes parts il y a plus de dix ans de ça, je n’avais plus aucune implication ni contrôle de ses activités. Si sa faillite était en effet intentionnelle, elle aurait été provoquée par la Banque centrale russe, qui surveille de près ses activités, et le président de la Banque centrale. »
L’ancien proche de Boris Eltsine et banquier du Kremlin, considéré comme un libéral, bénéficierait-il des largesses provisoires de Vladimir Poutine qui, Jeux Olympiques de Sotchi obligent, lâche du lest depuis la mi-décembre en grâciant Mikhail Khordorkovski, en libérant son associé Platon Lebedev, les « naufragés » de Greenpeace, les Pussy Riots et quelques détenus politiques ?
Ou, comme on peut le craindre, l’instrumentalisation du système judiciaire par l’administration Poutine reprendra-t-elle de plus belle dès le lendemain de la clôture des Jeux de Sotchi ?
Sergueï Pougatchev a le handicap d’être jeune et de pouvoir inquiéter durablement un Poutine qui veut manifestement faire taire tous ceux qui pourraient lui faire de l’ombre.
