Une délégation de 9 parlementaires français de la majorité et de l’opposition s’est rendue lundi dernier en Centrafrique pour évaluer la situation sécuritaire du pays. En effet, c’est le 26 février prochain que sera débattue à l’Assemblée Nationale française la question sur le prolongement de l’envoi des troupes françaises dans le pays. De son retour de Bangui, Philippe Folliot, député UDI du Tarn, nous livre son analyse de la situation.
Pouvez-vous nous raconter l’objet de votre mission à Bangui ?
Une délégation a été reçue lundi 17 février par la présidente, Catherine Samba Panza qui souhaite que les militaires français engagés dans l’opération Sangaris poursuivent leur mission jusqu’en février 2015, date probable des futures échéances électorales.
La Constitution de la République Française énonce que le Parlement doit se prononcer dans un délai de quatre mois pour prolonger ou pas une opération militaire française hors de nos frontières. C’est dans ce cadre que la délégation s’est rendue en RCA pour évaluer la situation sécuritaire du pays avant que les députés de l’Assemblée Nationale aient à se prononcer.
Quelle sera la position de l’UDI sur le sujet ?
Je proposerai à mon groupe la prolongation de cette mission mais sous certaines réserves, notamment que la France ne peut supporter à elle seule le poids financier, humain et matériel de son appui à la MISCA, (la Mission internationale de soutien à la Centrafrique sous conduite africaine).
Pourquoi estimez-vous important que les militaires français prolongent leur mission sur place ?
Les force Sangaris ne peuvent quitter maintenant la République centrafricaine qui ne dispose plus d’Etat, de services de sécurité… Cette situation étant déjà très difficile et complexe, si les éléments de la force Sangaris qui occupe une place pivôt d’appui à la MISCA se retiraient, la situation deviendrait catastrophique et chaotique.
Croyez-vous que les forces françaises soient suffisamment nombreuses aujourd’hui ?
Nous avons besoin de 30 000 hommes pour arriver, toutes forces confondues et une prise de conscience, de responsabilité de part et d’autre pour arrêter les violences, les massacres, les déplacements forcés.
La date de février 2015 qui a été avancée pour organiser de nouvelles élections me semble être irréaliste, lorsque l’on sait que la RCA et un pays vaste d’une superficie de 623000 Km², où tout est en ruines. Avant les élections il faudra reconstruire l’Etat, la justice doit être opérationnelle et l’éducation une réalité pour les Centrafricains.
Vous avez rencontré la nouvelle présidente Catherine Samba Panza, comment l’avez-vous trouvé ?
J’ai été impressionné par sa ferme détermination et celle des membres de son gouvernement à ramener la paix et la sécurité en Centrafrique.
Propos recueillis par