Laetitia Zonzambé, originaire de la République Centrafricaine, artiste chanteuse aux multiples facettes est la flèche montante de la chanson atypique, au style unique de Centrafrique. En ce jour où la femme est à l’honneur, elle nous ouvre son cœur.
Que représente pour vous cette journée du 8 mars ?
Pour moi, c’est une journée spéciale de célébration de la femme, un temps important pour rendre hommage aux femmes qui ont lutté par le passé pour que certaines d’entre nous puisse avoir le droit à la parole, au vote, à l’éducation, etc… Un temps pour rendre hommage aux femmes d’aujourd’hui qui partout dans le monde continuent de se battre contre les violences, les discriminations et les inégalités qu’elles continuent de subir.
Comment conciliez-vous votre vie de femme et d’artiste ?
Tout d’abord vous avez raison de poser la question parce que ce n’est pas une conciliation qui va de soi. A l’heure actuelle, je peux juste vous dire que ma vie de femme et ma vie d’artiste s’alimentent l’une et l’autre : c’est la meilleure conciliation.
Que vous dit cette situation chaotique en Centrafrique à vous femme ?
Cette situation me parle bien sûr en tant que femme, mais surtout en tant que citoyenne. L’absence de justice, l’esprit de haine et de vengeance aveugle qui règne actuellement en Centrafrique va nous réduire au néant si nous n’agissons pas de manière solidaire. Nous devons absolument nous rassembler, nous Centrafricains de toutes les ethnies, de toutes confessions religieuses, hommes et femmes qui sommes contre ces pratiques de division engendrées par les vampires du pouvoir. Cette terre, ce pays nous appartient à nous tous, nous devons nous protéger les uns et les autres et combattre ensemble ceux qui nous divisent de l’intérieur.
Portez-vous un combat pour la femme centrafricaine ?
Oui, je veux porter le combat de l’éducation, de l’accès à la formation et des formes d’expression qui permettent de nous approprier notre quotidien et notre vie.
Je suis prête à travailler avec les personnes et organismes qui œuvrent dans ce sens.
Quel message pour la femme dans le monde, la femme centrafricaine et les jeunes filles centrafricaines?
Je ne sais pas si mon message s’adresse aux femmes du monde, il est bien plus modeste ! Mais à mes sœurs centrafricaines je veux dire ceci :
Essayons d’être des femmes de valeurs, que nos paroles et actes soient sources de lumière et d’inspiration. Essayons d’être de bons modèles pour les générations à venir.