Arshid Azarine est musicien et médecin. Selon lui, « ces deux rapports au monde se nourrissent mutuellement ». Mais plus précisément, Arshid Azarine est un musicien franco-iranien, chanteur, compositeur, multi-instrumentiste ainsi que radiologue cardiovasculaire et chercheur dans sa spécialité. Chercheur également dans sa musique, il explore le métissage entre la musique traditionnelle persane (dont les gammes et intervalles sont très différentes des occidentales) et le jazz. Comme nombreux de ses compatriotes iraniens, il incarne ainsi l’idéal de Goethe, « l’homme complet », alliant savoir et création, rigueur scientifique et improvisation musicale. Dans la perspective d’un concert qu’il donne le 15 mars à Paris, il nous raconte comment ses deux passions, loin de s’opposer, s’alimentent et s’enrichissent mutuellement.
Musicien le jour, médecin la nuit
Contrairement à ce que l’on dit souvent de lui, c’est le jour qu’il est musicien et la nuit qu’il exerce sa profession, et non pas l’inverse. Spécialisé dans l’imagerie non invasive cardiaque et vasculaire (scanner et IRM), à la pointe de la recherche clinique dans le domaine des affections cardiaques rares dont certaines peuvent provoquer la mort subite chez de jeunes adultes (dysplasie arythmogène du ventricule droit), ainsi que le célèbre cœur artificiel total du professeur Carpentier (Carmat), ses astreintes de nuit à l’Hôpital Européen Georges-Pompidou (HEGP) lui donnent, parfois, le temps d’avancer sur ses recherches. Le matin au contraire, au calme et assuré de ne pas gêner, il joue et compose au piano, sur des variations jazz et contemporaines, des mélodies aux intonations persanes.
La musique est toujours là
L’inspiration musicale ne lui demande pas d’efforts particuliers, elle lui vient naturellement dans les interstices de la vie quotidienne, en marchant, dans ses moments libres au travail, « la musique est toujours là ». Mais, s’agissant de composer ou d’arranger ces notes qui lui sont venues sans effort, c’est dans la rigueur et l’assiduité au travail de son activité médicale qu’il puise les qualités dont il a besoin. Au-delà de cette discipline que lui procure son activité médicale, elle lui impose surtout une indispensable distance à son activité créatrice. « Pour savoir ce que l’on va improviser, il faut s’éloigner du piano », Arshid Azarine cite un de ces maitres au piano, soulignant ainsi à quel point ses deux activités sont complémentaires.
Allier tradition et modernité
Depuis les années 90, il retourne souvent en Iran. D’abord reconnu dans sa spécialité médicale, les Iraniens le découvrent progressivement pour ses créations musicales. Il découvre à son tour une société savante iranienne, caractérisée par des hommes et des femmes « complets », conjuguant, comme lui, des facettes professionnelles et des activités artistiques incroyablement riches et diverses. Cette société, malgré les restrictions apparentes et la rigueur du système, reste très ouverte à la modernité. Arshid Azarine se souvient que c’est son père, artiste peintre, qui lui a conseillé d’allier, dans sa musique, la tradition de la musique persane avec la modernité du jazz. Cette ouverture incarne un Iran que l’on oublie souvent.
Avec son sextet « multi kulti » Azarine6, Arshid Azarine est en concert le 15 mars 2014 à Paris sur la péniche Anako, qui pour l’arrivée du printemps et le nouvel an persan – le Norouz – célébrera de multiples événements autour des Iraniens.
Toujours sur la péniche Anako et pour fêter Norouz, il jouera aussi le 20 mars 2014, avec la cantatrice franco iranienne Ariana Vafadari : Souvenirs de Cafe 78.
Enfin, le 6 avril 2014, il jouera au piano en solo à l’institut français à Londres dans le cadre du festival « It’s all about piano« .
Album d’Arshid Azarine
Persian Sketches for Piano : En achetant cet album, vous participerez aux bénéfices qui vont à la chaîne de l’espoir. Elle permet d’opérer des enfants de maladies cardio-vasculaires et orthopédiques par des chirurgiens bénévoles français.