Eric Kokouendo, observateur attentif et de longue date de la Centrafrique, donne son sentiment sur la crise que travers son pays.
Comment pourrait-on organiser la jeunesse centrafricaine pour qu’elle soit un peu plus impliquée dans la gestion du pays ?
Pour réussir cette tâche, cette jeunesse doit se réunir et communiquer. N’oublions pas la force qu’il y a dans la communication. Et pour s’impliquer dans une action, surtout la gestion du pays, de leur patrie, la jeunesse centrafricaine doit s’intéresser à ce qui s’y passe, tant en République Centrafricaine qu’en Afrique. Cette jeunesse doit s’instruire, s’informer, lire, écouter, se rapprocher des anciens qui sont prêt à passer le flambeau sans violence…
Notre pays a traversé une crise sans précédent, mais j’ai remarqué que pendant cette période un sentiment patriotique est né au sein de cette jeunesse. Il y a eu partout des rassemblements, des manifestations pour que le pays puisse rester debout. Les Centrafricains ont bousculé, tapé à toutes les portes pour qu’un semblant de paix puisse revenir en Centrafrique.
Nous devons continuer, garder cette détermination pour que la RCA puisse sortir de cette crise.
J’ai aussi noté que cette jeunesse souhaite véritablement un changement.
Elle est en quête d’un leader, un « vrai », un homme qui penserait aux intérêts du peuple centrafricain.
Pourquoi nous insistons sur cette caractéristique aujourd’hui ? Tout simplement parce que pendant longtemps nous avons laissé la gestion de ces 623 000 km2 à des « Oubanguiens » (les Centrafricains nés avant les Indépendances) qui n’ont pas réussi à voir les potentialités que dispose notre pays, la RCA.
La RCA était appelée la « Suisse Africaine ». Ces « oubanguiens » n’ont toujours pensé qu’à eux, leurs enfants, leurs familles…
Ceux qui nous ont gouverné nous ont légué un pays en ruine, un pays qui n’a même pas d’administration et qui ne vit pas au rythme du 21ème siècle, un pays qui ne vit que de crise en crise, si ce n’est pas un coup d’Etat, ce sont des mutineries et, aujourd’hui, une violente rébellion. Pour nous ça suffit et c’est suffisant ! La Centrafrique nous appartient à nous tous, pas qu’aux « oubanguiens ». La jeunesse doit prendre ses responsabilités, doit dire et crier haut et fort que ça suffit et que ces « oubanguiens » doivent maintenant laisser la place.
La jeunesse centrafricaine ne doit pas avoir peur de faire de la politique, mais il faudrait qu’elle la fasse bien afin de régler les problèmes du pays. Et les problèmes centrafricains sont nombreux : une jeunesse mal formée, un peuple mal soigné, des routes en mauvais état, un haut pourcentage du chômage qui touche les jeunes, la pauvreté qui ne cesse de s’aggraver…
Cette jeunesse doit éviter les erreurs du passé avec le clanisme, le tribalisme etc. et elle doit œuvrer pour l’unité, le rassemblement pour la RCA.
Comment analysez-vous la situation de la RCA actuellement et que pensez-vous de la transition ?
La situation actuelle de la RCA est très alarmante. Je suis très frappé par ce qui se passe depuis deux ans car je m’y intéresse et je m’informe. C’est vraiment triste !
La RCA a connu plusieurs présidents, de Barthélemy Boganda à Bozizé, de Djotodia à Mme Catherine Samba-Panza qui je ne considère pas comme des présidents mais comme des marionnettes à la solde de Idriss Déby (président de la République du Tchad le 28 février 1991 et pour ce qui concerne Madame Catherine Samba-Panza comme une exécutante de la France.
Depuis un an le pays traverse une crise politique majeure dont les conséquences sont le grand nombre de déplacés, une mortalité en hausse, des Centrafricains qui vivent comme des animaux, des violences sans précédent commises sur le peuple centrafricain, des femmes et enfants violés, des êtres humains qui sont brûlés, le cannibalisme… Jamais je n’ai connu mon pays en proie à une telle violence.
L’arrivée au pouvoir de Madame Catherine Samba-Panza n’a rien changé parce que nous avons l’impression que tout le monde nous abandonne…
La communauté musulmane avec qui nous vivons en cohésion depuis des années – je rappelle que je suis chrétien – ne paye pas aujourd’hui que les erreurs de la Séléka mais également celles de la mauvaise gouvernance, de la mauvaise gestion, du tribalisme, de l’égoïsme des différents présidents qui se sont succédés à la tête du pays.
On ne parle plus que des bandits de la Séléka et anti-Balaka, on en vient même à oublier la souffrance du peuple centrafricain.
Fait récent, la Séléka en conclave à Ndélé (au nord du pays), la mise ne place de son aile politique. Les anti-balaka qui gèrent le 3ème et 4ème arrondissement de la ville de Bangui. Conclusion, le pays est abandonné entre les mains des étrangers.
Mme la cheffe d’Etat de la transition oublie son serment : « Je jure devant Dieu (…) la dignité du peuple centrafricain ». J’ai honte ! Quoi qu’elle n’a pas été élue par le peuple centrafricain, une situation exceptionnelle…
J’ai honte, parce que séparer des peuples n’est pas digne d’une « mère ». Aujourd’hui la communauté musulmane est obligée de vivre un exode massif vers le Nord du pays avec l’accord de la cheffe d’Etat. Est-ce pour les protéger ou valider un agenda caché… Des musulmans qui sont envoyés dans le Nord ! Mais il en existe beaucoup qui aime la Centrafrique. Pour moi ce n’est pas la solution, la bonne méthode. Pourquoi est-ce toujours le peuple qui paye ?
De nombreuses familles se retrouvent séparées car il en existe qui sont composées de musulmans et de chrétiens.
Nous constatons qu’il y a un gouvernement qui travaille sous les ordres d’un autre état que celui auquel il appartient.
La crise centrafricaine ne date pas d’aujourd’hui. Il y a eu plusieurs signaux dans les années 1995-1996-1997. Médecins sans frontières (MSF) n’a cessé d’alerter sur la dégradation de la situation. Un appel à mobilisation a été lancé en faveur de la RCA en 2011.
Et comme à l’accoutumée, les autorités centrafricaines ont fait la sourdine, n’ont écouté et fait confiance à personne. MSF a alerté l’opinion publique sur la crise médicale chronique qui frappait la RCA, rien ne s’est fait, les gens mourraient dans le Nord faute de soins et d’assistance…
Il y a eu des enquêtes distinctes de mortalité dans des préfectures hébergeant une majorité de la population, avec pour résultat un taux de mortalité supérieur au seuil d’urgence. Ces enquêtes devaient alerter l’Etat. Mais rien, l’Etat centrafricain attend toujours que tout soit fait par l’extérieur.
Je pense que si le gouvernement avait pris ses responsabilités en considérant les différents rapports, nous n’en serions pas face à une telle crise humanitaire.
Aujourd’hui la situation est grave, plus que grave avec un état sécuritaire qui s’est dégradé et une partition probable du pays.
Il y a eu un retournement de situation observé entre la Séléka et les anti-balaka et c’est la communauté musulmane qui en paye le prix aujourd’hui. Elle est la cible directe de ces violences. C’est triste et pourtant nous avons toujours vécu ensemble et bien qu’ils soient minoritaires, il y a toujours eu de bons rapports entre musulmans et chrétiens.
De Boganda à Bozizé, notre pays a connu une bonne cohabitation entre les communautés chrétienne, musulmane et animiste.
Depuis le 10 décembre 2012, on nous fait croire en une guerre entre chrétiens et musulmans, ce qui est plus moins un montage des médias étrangers, l’instrumentalisation de la France.
Il est vrai que l’intervention de la France se justifiait avec la résolution de 2127 (NDLR Résolution de l’ONU qui autorise le déploiement de Misca pour un an).
Mais elle joue aujourd’hui un jeu que musulmans et chrétiens centrafricains se doivent de refuser. La France a réussi à placer Mme Catherine Samba-Panza, femme marionnette pour pouvoir assurer son agenda caché.
Je n’ai aucune considération pour cette transition parce que je sais que tout est faux et cela me fait peur car la carte cachée, est la partition de notre pays. Avec la complicité d’une femme qui lors de son « élection », dans son premier discours disait : « Je suis votre maman, déposer vos armes et ensemble construisons notre pays ». Elle sera complice de la scission de la RCA. Il n’y a aucun effort pour que la sécurité puisse revenir. Pas de plan d’action…
Nous savons que nous ne pouvons pas tout lui demander, mais pour exécuter la mission qui lui a été confiée, elle le peut, si cela est fait avec sérieux et une bonne volonté. Tout est entre les mains de Sangaris, de la Misca et de la Communauté internationale… On n’entend pas les ministres de l’intérieur et de la sécurité publique
A Bangui, il y a trop de violences, de criminalités, les bandits occupent le terrain et tout cela sans aucune justice à leur trousse.
En province, les violences continuent entre ex-Séléka et anti-Balaka avec pour résultat plusieurs morts ces derniers temps au sein de la population.
Doit-on continuer de vivre dans cette violence ? Et nos enfants quel avenir leur garantir ?
Les anti-balaka continuent de semer la terreur en tuant les musulmans sans que Mme Samba-Panza ne s’exprime.
Les Séléka (une coalition dissoute) qui se réunit en conclave sur le territoire, sans qu’il y ait la présence de la gendarmerie et de la police centrafricaine pour encadrer cela. Nous avons trois principales personnalités au sommet de l’Etat, nous ne les entendons pas !
J’ai suivi le Premier ministre, Mr André Nzapayéké a annoncé lundi que son gouvernement serait réaménagé dans les prochains jours, dans un contexte de violences intercommunautaires persistantes, j’attends de voir !
Il n’a pas compris que ce n’est pas en changeant les hommes ou les femmes que les choses vont changer, c’est plutôt en ayant un bon plan d’action. On continue de nous parler de feuille de route, mais de quelle feuille de route il s’agit encore ?
Le Chef du gouvernement de transition a déclaré : « Le gouvernement, qui sera réaménagé dans les prochains jours, sera le gouvernement de tous les Centrafricains, et n’œuvrera que dans l’intérêt de tous les Centrafricains, musulmans ou chrétiens ». J’attends de voir !
Pour conclure sur ce sujet, nous avons vent d’un agenda caché, la présidente ne répond pas aux inquiétudes de la population, le chef du Gouvernement nous endort avec ses déclarations concernant le réaménagement du gouvernement. Et le conclave de la Séléka à Ndélé ? Qui l’a autorisé ? Pourquoi ? On nous parle de la République Nord Oubanguien, que nous répond l’exécutif en Centrafrique?
Nous avons interrogé Mme Samba-Panza, toujours pas de réponse à ce sujet.
Le congrès de Séléka, tenu à Ndélé ces derniers jours, a, dans ses conclusions, acté la nomination d’un chef d’état-major, d’un général des armées et celle d’autres personnes à des fonctions régaliennes, ce qui nous pousse à croire qu’on est bien en train de créer une autre administration sous nos yeux, la scission qu’avait annoncé le conseiller de Djotodia, Abakar Sabone.
Il y a eu un ultimatum d’une semaine qui a été adressé à Mme Catherine Samba-Panza qui somme, entre autres, le gouvernement de réparer les préjudices causés à nos frères musulmans. De toute évidence, il s’agit pour tout Centrafricain d’une surprise et d’un sujet d’inquiétude. La France observe s’en rien dire… Le Gouvernement de transition est un gouvernement Séléka, des hommes de ce gouvernement sont des pantins de Djotodia et la transition fait la continuité de l’agenda de Djotodia.
Les autorités de la transition doivent se mettre sérieusement au travail et respecter la République et le peuple. Le peuple attend de vraies réponses… Même par référendum, personne n’acceptera de voir la RCA coupée en deux !
Comment percevez-vous l’appui de la communauté internationale en RCA, sa position pour la relocalisation des communautés musulmanes ?
La communauté internationale, principalement la France, qui se devait de nous aider, nous protéger par la résolution 2127 des Nations unies, est en train de changer de cap et faire fausse route.
Je l’ai dit un peu plus haut, on ne va pas séparer des familles pour des intérêts économiques.
Il s’agit d’une manœuvre supplémentaire de déstabilisation. Les populations ont besoin d’être protégées sur toute l’étendue du territoire national. Or, nulle part ailleurs en Centrafrique, la sécurité des personnes et des biens n’est garantie. Dans ces conditions, les relocalisations internes ne feront que transposer le problème. Pire, il est à craindre que ce type d’action ne favorise et n’anticipe la mise en œuvre du projet tant redouté de partition du Centrafrique.
Nous avons toujours vécu ensemble. Jamais notre pays n’a connu un conflit inter religieux en Centrafrique
Au lieu de nous aider à retrouver la légalité constitutionnelle, à pratiquer la vraie démocratie, la France entraîne la Misca dans un jeu où se sera encore le peuple centrafricain qui va payer.
Nous observons clairement que la crise que traverse la Centrafrique est l’œuvre de la France.
La communauté internationale laisse la France jouer un jeu qui n’est pas clair… Cette France qui veut donner des leçons à la Russie.
En refusant de désarmer de force la Séléka et les anti-balaka, nous ne voyons plus d’intérêt de voir Sangaris rester en RCA. Il y a toujours les morts, on continue de violer, de massacrer, de brûler des femmes, des hommes et des enfants etc. Ce pays a besoin de paix ! Ce désordre profite certainement à des gens, pas au peuple Centrafricain qui continue de souffrir…
Le Tchad qui ferme ses frontières avec le Centrafrique, personne ne réagit, mais ces mercenaires tchadiens et soudanais qui composent la Séléka, vont-ils rester en Centrafrique ?
La façon dont agit la communauté internationale en Centrafrique va mettre la CEMAC (Communauté économique et monétaire des États de l’Afrique centrale) en difficulté et aucun peuple de la sous-région ne vivra dans la tranquillité. Cette zone ne connaîtra que des rébellions et constituera le nid de tous les terroristes et de Boko-haram. On retrouve des traces des filles enlevées en Centrafrique.
Comment analysez-vous la situation des Forces armées centrafricaines, les FACA, doit-on les réarmer ?
Pour un pays en crise où les frontières sont des passoires, les FACA doivent être la solution pour l’intégrité territoriale. Ces hommes doivent être réarmés et intégrés aux autres forces sur le terrain en RCA afin d’apprendre, se former et se discipliner. C’est ce qui nous a manqué quand Séléka nous a attaqués. Incontestablement il faut réhabiliter nos forces de sécurité et de défense.
Nous avons 3000 hommes qui sont inactifs. Intégrons-les dans divers contingents et dotons-les de ce dont ils ont besoin. Ce sont des hommes dont la situation de leur pays les touchent profondément.
Comment voyez-vous les Séléka et les anti-balaka aujourd’hui ?
Pour moi Séléka et Anti-Balaka, c’est blanc bonnet et bonnet blanc, ils n’ont pas leur place dans une République.
L’Etat doit trouver des solutions fermes contre ces bandits, même si nous voyons bien le jeu que joue la France dans la crise en Centrafrique, les solutions doivent venir des Centrafricains avant tout. Nous devons penser à cette population qui n’a plus de vie, à ces gens qui vivent comme des animaux, même en France on s’occupe des gens dans la rue, des sans domicile fixe, on leur distribue des repas, ils ont droit à une douche propre et la situation des enfants me chagrine Notre population est sacrifiée à cause des étrangers et quelques criminelles, voyous centrafricains et étrangers.
Nous devons être forts face à ces misérables, ces hors-la-loi. J’aime mon pays, j’aime mon peuple et de savoir que des étrangers nous détruisent, imposent leurs règles, cela me rend fou.
Les anti-balaka se disent être une milice d’autodéfense, mais ça suffit ! Maintenant place à notre armée, nous devons lui faire confiance. Nous devons forcer la Séléka et les anti-balaka à déposer les armes. La Séléka doit répartir d’où elle est venue et que leur porte-parole Mr Eric Neris Massy puisse penser à la Centrafrique. Ils ont fait assez de mal, nous voulons reconstruire notre pays, nous voulons la paix pour réussir notre développement.
Une sanction de l’ONU est tombée contre des personnalités centrafricaines, qu’en dites-vous ?
C’est très bien, le président Obama vient d’en augmenter le nombre mais d’autres personnalités peuvent faire partie de la liste (NDLR Le président des Etats-Unis a décrété, le mardi 13 mai, des sanctions contre les anciens dirigeants centrafricains François Bozizé et Michel Djotodia ainsi que trois autres responsables, accusés par la Maison Blanche de contribuer aux violences en Centrafrique).
Si l’ONU, sanctionne certains et laisse d’autres, rien ne va s’arranger. C’est l’impunité qui nous à mené dans cette situation. Nous voulons que l’ONU, nous aide vraiment et sincèrement.
Notre pays ne manque pas d’hommes pour ramener la démocratie mais il faut nous aider à faire le ménage. Pensez-vous que Djotodia, Tiangaye, Ziguélé, Mboli-Goumba, Neris sont exempts de ces sanctions ? Je peux vous en citer d’autres… Eric Neris Massy était sur toutes les chaînes de télévision, lui qui assurait que la Séléka était composée de Centrafricains et non de mercenaires tchadiens et soudanais, lui aussi doit être sanctionné. Ces gens ont brisé la vie de millier de Centrafricain.
« La République garantit à chaque citoyen le droit au travail, à un environnement sain, au repos et aux loisirs dans le respect des exigences du développement national ». Cela est dans la Constitution. Ces personnalités centrafricaines ont privé tout un peuple de tout cela !
Je rappelle que notre pays est signataire de plusieurs textes sur les droits de l’homme, signataire de la chartre de l’ONU qui comprend la Déclaration universelle des droits de l’Homme du 10 décembre 1948. En Centrafrique on a tendance à l’oublier. Pour moi l’ONU doit jouer un rôle net et clair dans la crise en Centrafrique. Il y a eu beaucoup de morts, justice doit être faite !
Quel conseil pour les jeunes pour être des vecteurs de paix ?
Nous devons, ne pas penser comme nos anciens, un pays se construit avec le rassemblement de plusieurs idées. La solution c’est ensemble que nous allons la trouver. Nous devons être fiers de notre unité nationale, linguistique et de notre diversité ethnique, culturelle et religieuse.
Ne nous laissons plus manipulés, beaucoup d’entre nous sommes sortis du pays, nous avons eu cette chance, alors envoyons le bon message, que l’unité nationale et la paix puisse être le gage du développement économique.
Pour ceux qui sont dans les anti-balaka ou la Séléka, soyez forts, déposez vos armes, déposons tout et ensemble reconstruisons notre pays. Seul le travail, la gestion rigoureuse et la transparence peuvent nous aider à assurer un développement durable. Ressaisissons-nous pour trouver les vraies solutions à nos problèmes.
La démocratie est possible en RCA. Nous devons aider notre pays à s’en sortir. Mme Catherine Samba-Panza est la cheffe d’Etat de Transition, aidons-la à bien finir cette transition, c’est notre patrie, c’est notre peuple qui en souffre.
Si nous devons aller aux élections en 2015, laissons le peuple décider en toute transparence. Le suffrage universel est la seule source de la légitimité du pouvoir. Pensons au « Zo Kwè Zo » énoncé par Boganda et « maboko na maboko » (main dans la main) avançons.
Je suis convaincu que notre pays va se relever, que le dialogue et la tolérance sont le socle de l’unité nationale et de la paix. Je suis convaincu de la nécessité d’une intégration de la politique, sociale et économique dans la sous-région.
Nous sommes dans une situation où nous ne comprenons plus rien, un gouvernement sans armée, aucune administration, nous devons restés soudés, nous parler, être attentifs nuit et jour sur ce qui se passe dans notre pays. Allons-nous demander la démission de Mme Catherine Samba-Panza pour trahison?
Quel message pour nos lecteurs ?
Que vous faites un énorme travail pour que la République Centrafricaine puisse retrouver la paix, de ne pas arrêter de lire Opinion internationale, vous jouez votre rôle en nous informant. Notre pays en a besoin, vous nous informez et c’est en ayant une meilleure information que l’on peut faire les bonnes reformes, avoir le comportement qu’il faut.
Le peuple centrafricain doit se réveiller comme le fait Opinion Internationale, pour nous aider et demander des comptes à ceux qui occupent notre Palais de la Renaissance. Nous devons solliciter l’intervention du médiateur dans cette situation. Gardons espoir en lisant Opinion Internationale.
Merci Beaucoup de m’avoir donné l’occasion de parler.
Propos recueillis par Lydie Nzengou