Vague bleu marine, séisme, tsunami, autant de termes que suscite la victoire pourtant annoncée du Front national aux élections européennes. Depuis dimanche, le FN se targue d’être devenu « le premier parti de France » avec un score de 25%, largement devant l’UMP et le PS. Aujourd’hui la grande marche citoyenne contre l’extrême-droite à l’initiative de lycéens peinait à rassembler. Alors qu’en pensent les Français ? Ambiance et micro-trottoir…
Les Français ont-ils la gueule de bois ou sont-ils indifférents au résultat obtenu par le Front National ? Ambiance à la gare Saint-Lazare (Paris), le lieu de plus forte affluence du pays chaque matin. Les personnes que nous avons interrogées sont soit fatalistes soit indignées, mais toutes se disent inquiètes.
Romain, 24ans, étudiant-ingénieur, fait ses études à Paris et est originaire de la Réunion. Un déçu du vote extrême. Il ne comprend pas comment un parti qui prône la sortie de l’Union européenne puisse être le vainqueur d’une élection européenne. À noter : l’abstention atteint 83% en Outre-Mer.
Thomas, 30ans, artiste-danseur. Selon lui le vote en faveur du FN doit être relativisé au vu de la faible participation. Il regrette que l’enjeu européen soit passé au second plan mais il déplore surtout le fait qu’il y ait de moins en moins de gens qui se sentent concernés pour aller voter.
Thomas 44ans, directeur de magasin, n’a pas souhaité être pris en photo. Il fait partie des fatalistes qui trouvent ce score choquant, triste, mais craignent davantage pour la France que pour l’Europe. Pour lui, le vote FN est surtout un vote de rejet et pas d’adhésion.
Marilyn, 66ans, retraitée. Une européiste qui regrette le vote-sanction et redoute les idées du Front national. Elle pense que les Français n’ont pas compris l’enjeu des élections européennes en voulant d’abord sanctionner le gouvernement.
Nicolas, 21ans, étudiant en vente. Un abstentionniste déçu de la politique pour qui il n’y a rien d’étonnant à voir le FN arriver en tête au vu de la politique menée par le gouvernement.
José, 47ans, opérateur de service portugais. Lui n’a pas voté dimanche, n’ayant pas la nationalité française, mais il considère qu’il y a des problèmes d’intégration, surtout des populations venant des pays de l’Est.
Martin, 57ans, ingénieur, n’a pas souhaité être photographié. Déçu par les débats qui ont précédé le vote, il pense que le vote-sanction est le principal facteur du vote FN et espère que cet avertissement incitera les partis politiques traditionnels à prendre davantage en compte les attentes des Français.
Julian, 31ans, réalisateur. Il n’y a pas de surprise étant donné que les sondages l’avaient annoncé. Si Marine Le Pen se retrouvait au second tour en 2017, il n’y a aucun doute pour lui que le front républicain se mettrait en place pour faire barrage à l’extrême-droite.
Irmgard, 51ans, ingénieure belge. Une européiste convaincue qui considère la montée du FN comme inquiétante, mais qui résulte d’une contestation politique nationale.
Cécile, 26 ans, vendeuse en magasin. Abstentionniste par la force des choses, elle est attristée par la victoire du FN, mais elle pense que ce score est dû à un abandon citoyen.