Houshang Seyhoun est mort le 26 mai à l’âge de 93 ans. Cet architecte iranien, qui s’inscrit dans le courant moderniste traditionnel, doit sa renommée à sa capacité exceptionnelle à combiner avec harmonie des éléments de l’architecture iranienne traditionnelle et moderne. Il s’était illustré par des œuvres emblématiques, notamment celle de l’Assemblée nationale iranienne ainsi que le mausolée du poète Khayyâm.
Né en août 1920 à Téhéran, élevé dans une famille engagée dans l’art et la musique, il se tourne naturellement vers le dessin, qui devient une passion encouragée par son entourage, au point de redécorer la maison familiale à coup de lignes noires anthracites sur les colonnes et les murs blancs. Lors du déclenchement de la deuxième guerre mondiale, il entre à l’école des Beaux-Arts de Téhéran, où son intérêt pour le dessin s’étend au design et à l’architecture.
Son talent est précocement et rapidement reconnu. Son projet de fin d’études est récompensé par le ministère iranien de la culture et des arts et le monument érigé sur la gare centrale de Téhéran dont il est le concepteur obtient un prix. Il réalisera plus tard ce qui deviendra une de ses oeuvres emblématiques, le mausolée du poète Khayyâm dans la ville de Neyshâbour. Des lignes géométriques monumentales ornées de mosaïques rendent hommage au poète mais aussi aux connaissances en mathématiques et en astronomie de Khayyâm.
S’inscrivant dans le courant moderniste traditionnel, c’est sa capacité à combiner avec harmonie des éléments de l’architecture iranienne traditionnelle et moderne qui le distingue et pour laquelle il est particulièrement reconnu.
En 1946, il quitte l’Iran pour venir étudier aux Beaux-Arts de Paris, sous l’impulsion de son mentor, Maxime Siroux. Il étudie en France sous la direction de l’architecte Otello Zavaronti et voyage dans toute l’Europe. Diplômé des Beaux-Arts de Paris en 1949, il devient membre de l’UNESCO et président de l’Organisation Iranienne d’Architecture.
Lors de la révolution iranienne, il s’exile d’abord en France et en devient citoyen d’honneur, avant de rejoindre Vancouver. Il s’expose alors dans les musées du monde entier, au côté des plus grands, de Picasso à Salvador Dali. Il termine sa vie au Canada et s’éteint à l’âge de 93 ans.
Vendredi 6 juin, une cérémonie d’hommage lui sera dédiée à l’École Nationale Supérieure d’Architecture Paris-Malaquais.
Une dizaine d’étudiants iraniens en architecture a décidé d’organiser une soirée en l’honneur de la vie et l’œuvre de ce grand artiste, qui reviendra sur son influence dans l’architecture iranienne.
« Nous avons prévu un programme diversifié. Madame Nasrine Seraji, directrice de l’ENSA Paris-Malaquais fera un discours, qui sera suivi par un film documentaire sur la vie et la carrière d’Housang Seyhoun. Le grand architecte français Fréderic Borel, Grand prix national de l’architecture 2010, dira également quelques mots » explique Sina Abedi, étudiant organisateur de l’événement. D’anciens étudiants d’Housang Seyhoun, désormais reconnus eux aussi, seront d’ailleurs présents pour l’occasion.
[caption id="attachment_26420" align="alignleft" width="300"] La Tour Azidi[/caption]Hossein Amanat, l’architecte du Monument de la Liberté à Téhéran – ou Tour Azadi, considérée comme le symbole de l’Iran moderne – projettera notamment une vidéo.
Rendez-vous donc le vendredi 6 juin à l’ENSA Paris-Malaquais, de 17h à 20h, pour une initiative émouvante en souvenir de l’homme qui a révolutionné l’architecture iranienne, en alliant tradition et modernité.