Le Festival de musique Solidays se tenait à l’hippodrome de Longchamp les 27, 28 et 29 juin. Cette année encore, bénévoles, artistes et festivaliers ont été au rendez-vous pour participer à la lutte contre le SIDA, de même qu’un invité un peu particulier : Bill Gates.
Environ 30 000 personnes en France sont actuellement porteuses du VIH sans le savoir. On dénombre une contamination toute les heures et demie environ. Face à ces chiffres en baisse mais toujours alarmants, l’association Solidarité Sida organise depuis 16 ans le festival de musique militant Solidays. Près de 1 000 jeunes bénévoles sont présents chaque année pour accompagner les festivaliers.
Pour soutenir cette cause, 80 artistes sont venus se produire – pour la plupart – gratuitement. Toutes les recettes sont reversées à Solidarité Sida qui finance des programmes d’aide aux personnes atteintes du VIH, en France comme à l’étranger. Plus de 19 millions d’euros ont été récoltés pendant cette nouvelle édition grâce aux quelques 170 000 festivaliers présents cette année. Nouveau record d’affluence battu !
Mais les Solidays ne proposent pas seulement aux visiteurs une succession de concerts. L’association organisatrice met en place chaque année des animations de sensibilisation à la problématique du VIH afin d’informer et de mobiliser les festivaliers. Pour cette 16e édition, le festival accueille l’exposition « Sex in the City », qui avait déjà regroupé près de 32 000 personnes à la Bastille en octobre 2013. Ce parcours interactif ludique interdit aux mineurs se fait fort de détruire les clichés et les tabous afin d’expliquer avec lucidité que le sexe est un univers de plaisirs mais aussi de risques à prendre en compte pour se protéger des divers virus et MST.
Le festival se pose également en tribune afin de faire valoir l’action de différentes associations françaises et internationales qui luttent quotidiennement contre le VIH. Avant chaque concert, un membre d’association témoigne sur scène de son expérience de terrain afin de sensibiliser encore une fois les festivaliers, mais surtout de leur montrer que le prix de leur billet et leur consommation sur place permet d’améliorer les actions des organisations de lutte contre le Sida.
La cérémonie du « Patchwork des noms » prend également place chaque année afin de rendre hommage aux victimes du VIH. Durant celle-ci, une trentaine de patchworks confectionnés par les familles et les festivaliers qui le souhaitent sont déployés sur l’hippodrome et s’accompagne d’une minute de recueillement sur tout le festival. Enfin, Solidarité Sida promeut également son action en proposant aux visiteurs la possibilité d’acheter des produits dérivés sur les boutiques solidaires disséminées sur le site.
Mais cette année, les Solidays accueillaient un événement exceptionnel : un invité de marque venu soutenir la cause. Bill Gates, patron et créateur de Microsoft, est venu vendredi – jour de l’ouverture – à 16h au Forum Café afin de donner le coup d’envoi du festival, manifester son soutien aux associations mais surtout transmettre un message d’espoir et un appel à la mobilisation. « Vous devez être la génération qui vaincra le SIDA, la tuberculose et le paludisme. Si l’objectif semble particulièrement grandiloquent, pensez à l’homme dont l’œuvre a inspiré le festival Solidays : Nelson Mandela » a-t-il proclamé. Mais c’est aussi la France entière qu’il a remercié pour sa contribution au Fond Mondial de lutte contre le SIDA. « La France est le deuxième plus gros contributeur du Fonds Mondial après les Etats Unis et certains pensent que cela coûte beaucoup d’argent. En fait, c’est 1% du revenu national. Donc c’est un sacrifice, mais cela reste un petit pourcentage. J’espère que même en temps de crise, la France va continuer à le faire. » a déclaré l’invité d’honneur.
Une prière aussitôt exaucée par le président de la République venu faire une visite surprise d’une heure dimanche, le dernier jour du festival. Accompagné de la garde des seaux, Christiane Taubira – qui a prononcé un discours en hommage à Nelson Mandela – François Hollande s’est engagé à « maintenir à l’identique cette contribution […] quoi qu’il arrive », rappelant ainsi une de ses promesses de campagne, formulée au même endroit il y a trois ans.