Le tournant iranien : les enjeux de la négociation nucléaire
Le guide suprême iranien affirme que le droit de l’Iran à l’énergie nucléaire est inaliénable
Les négociations nucléaires à Viennes continuent et sont censées aboutir le 20 juillet. Les grandes puissances tentent de limiter le nombre de centrifugeuses iraniennes à 10.000, mais les autorités iraniennes prévoient qu’ils auront besoin de 190.000 pour continuer leur programme nucléaire. L’ayatollah Khamenei, ultime décisionnaire sur le dossier nucléaire, assure le peuple iranien que les négociateurs d’Iran ne céderont point aux grandes puissances et que les droits de l’Iran seront assurés.
La Russie diverge de l’approche jusqu’ici homogène des grandes puissances aux négociations nucléaires
Laurent Fabius, chef de la diplomatie française, note des différences d’approche qui risquent de diviser le conseil 5+1. Il explique, sans préciser de détails, que la délégation russe entreprend une démarche vers les représentants iraniens qui ne s’aligne pas sur celle du reste du groupe. L’unité des 5+1 sera-t-elle rompue face à la polémique sur le programme nucléaire iranien ?
Les ministres des Affaires étrangères de la Russie et de la Chine n’ont pas participé aux négociations sur le programme nucléaire de l’Iran
Dimanche 13 juillet, l’Iran et les grandes puissances ont entamé la dernière étape des négociations nucléaires à Vienne pour trouver un accord avant la date d’échéance du 20 juillet. Le secrétaire d’État américain John Kerry s’est rendu à Vienne pour les discussions, de même que William Hague, Laurent Fabius, et Walter Steinmeier, ses homologues britannique, français et allemand. Par contre, on remarque l’absence des ministres des Affaires étrangères de la Russie et de la Chine. Un accord décisif serait-il possible sans les représentants de haut niveau des six pays du groupe ?
Les conflits au Moyen-Orient influenceraient-ils les négociations nucléaires ?
Les discussions qui ont eut lieu dimanche à Vienne concernant le programme nucléaire iranien n’ont produit aucun progrès. Le secrétaire de l’État américain, John Kerry, quitte Vienne pour se rendre en Égypte pour s’occuper des conflits au Moyen-Orient, notamment pour négocier un cessez-le-feu entre Israël et le Hamas. De plus, le conflit en Syrie et les violences sunnites – chiites, dans lesquels les Etats-Unis et l’Iran ont tout les deux des intérêts, s’aggravent. Est-ce que l’instabilité de la région encouragerait un accord définitif ?
Le premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu dénonce tout accord avec l’Iran
Dimanche, pendant un entretien avec Fox News, Benjamin Netanyahu a insisté sur le fait que les assurances données par le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, selon lesquelles l’Iran n’a aucune intention de produire des armes nucléaires ne sont que des « blagues ». Il affirme qu’un accord entre l’Iran et les grandes puissances serait un « développement catastrophique » maintenant que le Moyen-Orient est en crise et qu’il est essentiel de ne « pas faire confiance à l’Iran ». Pourtant, les grandes puissances tentent toujours d’obtenir des fermes garanties sur la nature pacifique du programme iranien et M. Zarif a souligné sur son compte Twitter que « la confiance doit aller dans les deux sens ».
Face à la prolongation des négociations nucléaires, les grandes puissances considèrent prématurée une levée des sanctions
Les discussions nucléaires devraient être prolongées. Par contre l’Iran n’a pas les moyens de subir une nouvelle période de sanctions. L’économie iranienne souffre considérablement sous la pression des sanctions et les grandes puissances considèrent prématurée une levée des sanctions pour améliorer la situation économique du pays. Au lieu d’attendre l’aboutissement des négociations nucléaires et un accord décisif, les diplomates envisagent une levée des sanctions progressivement en parallèle avec les actions iraniennes pour réduire leur programme nucléaire. L’économie d’Iran pourrait ainsi bénéficier d’une réintégration dans le marché international.
L’Iran se montre flexible aux négociations et négocie un gel de l’enrichissement provisoire
Mohammad Javad Zarif tente de trouver un accord dans lequel l’Iran pourrait agir sans restrictions en échange d’une période de gel de l’enrichissement. Par contre, les conditions d’un tel accord seraient nombreuses et exigeantes. Zarif insiste sur sa volonté d’être flexible face aux demandes des grandes puissances tout en affichant le droit de l’Iran d’agir comme les autres pays qui jouissent de programmes nucléaires. De plus, M. Zarif déclare qu’un réacteur à eau lourde à Arak a été saboté, ce qui peut poser des risques environnementaux considérables, et évoque la complicité d’un pays étranger.