C’est l’heure du bilan. Alors que nous allons célébrer, le 20 novembre, le 25ème anniversaire de la Convention des Nations Unies relative aux droits de l’enfant, la communauté internationale s’accorde pour dresser un bilan à demi-teinte des avancées des droits des enfants dans le monde.
Les bonnes nouvelles
Les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD), adoptés en l’an 2000 par l’Organisation des Nations Unies (ONU) et qui s’achèvent en 2015, ont joué un rôle important dans la mise en œuvre des droits des enfants.
L’OMD n°2, en particulier, vise à assurer l’éducation primaire pour tous. Selon l’ONU, les taux d’inscription à l’école ont considérablement augmenté depuis 2000 ; plus de 40 millions de plus d’enfants auraient eu la chance d’aller à l’école entre 2000 et 2010. En 2012, l’UNESCO a annoncé que les taux mondiaux d’alphabétisme s’élevaient désormais à 87 % des jeunes femmes et 92 % des jeunes hommes.
A travers les huit OMD, plusieurs cibles concernent la santé des enfants, qui a également connu une réelle amélioration. Les vaccins contre la rougeole auraient ainsi sauvé 14 millions d’enfants depuis 2000, tandis que les campagnes antipaludiques auraient évité le décès de trois millions de jeunes enfants vivant en Afrique sub-Saharienne.
Les programmes de développement ont aussi insisté sur une nutrition de qualité. En 2012, un quart des enfants de moins de cinq ans étaient considérés en sous-alimentation chronique au niveau mondial, contre 40 % en 1990.
Cet engouement international pour atteindre les Objectifs du Millénaire a permis de diminuer de moitié la mortalité infantile dans le monde, de 12,7 millions en 1990 à 6,3 millions en 2013 – et ce malgré la croissance de la population mondiale.
Les mauvaises…
Si les droits des enfants à la santé et à l’éducation sont relativement réalisés de par le monde, il reste encore trop d’enfants déscolarisés, illettrés, mourant de maladies qu’on sait éviter, sans accès à un certain niveau d’hygiène, sous-alimentés, etc.
Sans oublier que de nombreux autres droits ne sont tout simplement pas garantis par les gouvernements. Le droit des enfants à la protection, par exemple, semble difficile à mettre en œuvre.
Ainsi, en septembre dernier, l’UNICEF a publié un rapport alarmant sur la violence contre les enfants, qui représenteraient 20 % des victimes d’homicides dans le monde – soit 95 000 décès en 2012. « Environ 17 % de tous les enfants subissent des formes graves de châtiments corporels, » tandis que « plus d’un élève sur trois âgé de 13 à 15 ans est régulièrement victime d’actes d’intimidation dans les écoles du monde entier. »
Les violences sexuelles ne sont pas en reste. L’UNICEF fait état d’environ 120 millions de filles de moins de 20 ans qui ont subi des actes sexuels forcés. Dans le nombre, certaines sont, en outre, victimes de mariages forcés et/ou de mutilations génitales féminines.
Quel avenir pour les droits des enfants ?
Il est important de voir toutes ces questions de manière systémique car les droits sont interdépendants, et la non-réalisation d’un droit peut avoir un impact sur la réalisation d’autres droits. C’est ce qu’explique UNICEF dans un récent rapport sur les 25 ans de la Convention relative aux droits de l’enfant.
« Un enfant enregistré à l’état civil à la naissance pourra plus facilement avoir accès à la santé, aller à l’école, et par voie de conséquence ne pas être forcé dans un mariage précoce. Un jeune enfant qui a accès à l’eau potable est davantage susceptible de survivre et d’aller à l’école à l’âge approprié. »
Beaucoup reste à faire, donc, pour assurer que tous ces droits interconnectés des enfants soient respectés. La communauté internationale sera attendue au tournant sur le nouveau set d’objectifs prêt à être lancé pour l’après 2015, les Sustainable Development Goals (SDGs), qui met l’accent sur un développement durable afin d’assurer que les droits humains soient respectés par tous sur le long terme.