Au moment même où la France et le Maroc rétablissent leur coopération judiciaire et tournent la page d’une année de malentendus et de tensions, deux événements sont venus saluer le partage de valeurs communes et le fait que le Maroc constitue aujourd’hui le seul pays arabo-musulman qui revendique publiquement sa dimension multiculturelle, notamment hébraïque.
La Constitution marocaine de 2011 affirmait déjà l’héritage multiculturel, notamment hébraïque, du royaume chérifien. Profession de foi révolutionnaire à l’époque. Dans le même esprit, le Maroc vient de terminer la réhabilitation de 167 sites funéraires juifs dispersés dans tout son royaume, entreprise colossale menée sous la houlette de Serge Berdugo, Secrétaire général des communautés juives du Maroc.
La mémoire de ces cimetières, appelés « maisons de vie », est retracée dans l’ouvrage «La Réhabilitation des Cimetières Juifs du Maroc – Les Maisons de la Vie», présenté dans le cadre de la programmation sur « Le Maroc Contemporain » à l’Institut du Monde Arabe (IMA).
Toujours à l’IMA, le Roi du Maroc, notamment en tant que Commandeur des Croyants, décorait ce soir des Insignes de l’Ordre du Trône trois hauts dignitaires des religions monothéistes d’Evry dans l’Essonne (en France), tous trois nés au Maroc : Khallil Merroun, Recteur de la Mosquée d’Evry, Michel Serfaty, Rabbin de Ris-Orangis, Mgr Michel Dubost, Evêque d’Evry. C’est la Princesse Lalla Meryem, Sœur du Roi du Maroc, qui remettait cette distinction en présence d’Ahmed Toufiq, ministre des Habous et des affaires islamiques du Royaume du Maroc et de l’Ambassadeur du Maroc en France, Chakib Benmoussa.
La présence – et le discours – très politique de Manuel Valls achevaient de couronner ces événements par la volonté affirmée de reconstruire une relation bilatérale France – Maroc basée sur ces valeurs communes célébrées aujourd’hui.