GARISSA, KENYA: 148 PERSONNES TUEES AU COURS D’UNE PRISE D’OTAGE
Jeudi 2 avril, 148 personnes ont perdu la vie suite à une prise d’otage survenue dans l’université kenyane de Garissa. Revendiquée par l’organisation terroriste des Chabab, ce massacre a donné lieu à trois jours de deuil national.
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TUNISIE : LE PROJET DE LOI ANTI-TERRORISME PORTE ATTEINTE AUX DROITS HUMAINS
Suite à l’attentait du musée du Bardo qui a eu lieu le 18 mars dernier à Tunis et fait de nombreuses victimes étrangères et tunisiennes, le gouvernement a introduit un projet de loi de lutte anti-terrorisme devant le Parlement. Le texte, qui est en fait un projet de loi révisé basé sur une législation ancienne, viserait à renforcer la sécurité du pays face à la menace terroriste, mais aurait pour conséquence l’infraction d’une série de droits humains. Elle prévoit notamment « la garde à vue prolongée, affaiblirait les garanties judiciaires des personnes inculpées d’acte terroriste et prévoirait la peine de mort », selon Human Rights Watch. L’ONG critique également la définition vague du terrorisme dans le projet de loi, qui pourrait par exemple conduire à des enfreintes à la liberté de manifeste.
IRAN: LE SPORT BIENTOT PLUS ACCESSIBLE AUX FEMMES ?
En pleine période de négociations diplomatiques sur le nucléaire Iranien, le ministre des sports iranien Adbolhamid Ahmadi a annoncé samedi dernier que l’interdiction pour les femmes d’assister à des évènements sportifs où sont présents des hommes serait partiellement levée. Il précise que les sports « masculins » resteront toujours interdits aux spectateurs féminins, sans donner de plus amples précisions sur cette exception.
Dans un pays où la discrimination à l’égard des femmes touche tous les aspects de la vie quotidienne, cette avancée, bien que limitée, laisse tout de même apercevoir une volonté timide d’un pas vers la libération de la femme.
NARATHIWAT, THAÏLANDE: DETENTIONS ARBITRAIRES
22 étudiants militants musulmans ont été arrêtés arbitrairement par des forces militaires thaïlandaises le jeudi 2 avril, à Narathiwat au sud du pays. Les forces militaires affirment que ces étudiants étaient suspectés d’être infiltrés et d’avoir été acteurs dans un bombardement quelques semaines plus tôt. Aucune information quant aux conditions et au lieu de détention n’a été communiquée.
Bien que la majorité des étudiants arrêtés aient été libérés, certains restent toujours en détention sans que l’on sache où ils se trouvent.
Les régions du sud de la Thaïlande font l’objet de violences armées internes depuis 2004 qui ont fait plus de 6000 victimes. Les forces armées Thaïlandaises jouissent de plus d’une impunité qui inquiète les organisations de défense des droits humains, telle que Human Rights Watch. La Constitution intérimaire thaïlandaise, imposée en 2014 à la suite d’un coup d’Etat, accorde une marge d’action très large aux soldats thaïlandais en matière d’arrestations et de détentions arbitraires. Les 22 étudiants arrêtés début avril ne sont donc pas une exception, en particulier dans le sud de la Thaïlande.
NIGER: DROITS HUMAINS ET INDUSTRIES EXTRACTIVES
Une étude publiée la semaine dernière par le Réseau des organisations pour la transparence et l’analyse budgétaire (ROTAB) rend compte des droits de l’homme au Niger sur les zones d’industries extractives au Niger.
Cette étude a été menée sur les zones d’exploitation de l’uranium, du pétrole et de l’or. Il a été constaté que le travail des enfants est très répandu sur ces sites. De plus, un certain nombre de droits sociaux, même les plus fondamentaux tels que l’accès à l’eau potable, ne sont pas toujours respectés. L’étude note également des impacts environnementaux importants, ainsi que des risques pour la santé humaine. Des inégalités de traitement ont également été soulignées, telle que par exemple l’inégalité salariale importante entre les travailleurs Nigériens et les employés Chinois.
L’étude du ROTAB est accompagnée d’une série de recommandations. Si ces recommandations visent également les acteurs des industries extractives, c’est l’Etat Nigérian qui est mis en première ligne de mire. Ainsi, le ROTAB recommande que « L’Etat doit mettre à la disposition des services et concentrer suffisamment de moyens pour qu’ils (les acteurs des industries extractives) puissent faire face à leur mission ».
FOCUS : PEINE DE MORT DANS LE MONDE, AMNESTY INTERNATIONAL PUBLIE SON RAPPORT
L’ONG de défense des droits humains Amnesty International a publié mercredi 1er avril son rapport annuel sur la pratique de la peine de mort dans le monde en 2014.
Reconnue internationalement comme une infraction aux droits humains et interdite par les traités multilatéraux, la peine de mort reste légale pour certains crimes dans 97 pays. Bien que seulement 58 d’entres eux l’appliquent réellement, le but des organisations internationales et non-gouvernementales est de ramener ce chiffre à 0.
Selon le rapport, 607 personnes auraient été exécutées dans 22 pays en 2014, sans compter la Chine qui garde secrets les chiffres relatifs à la peine de mort. Reste que la Chine est le pays qui exécute le plus de personnes dans le monde. L’Iran, l’Arabie Saoudite ou encore les Etats-Unis se situent également parmi les pays où la peine de mort reste le plus appliquée.
Si le nombre d’exécutions semble être en baisse à l’échelle mondiale, ce n’est pas le cas des condamnations à mort prononcées par les tribunaux. Des chiffres notamment dus à des pays tels que l’Egypte, le Nigéria ou encore le Pakistan. La sécurité nationale et en particulier la lutte contre le terroriste semblent être la justification principale avancée par les pays pour appliquer la peine de mort malgré les dispositions internationales.
Des irrégularités juridiques en relation avec les condamnations à mort ont aussi été constatées. Ainsi, l’Iran aurait exécuté des personnes qui étaient mineures au moment des faits reprochés, et les Etats-Unis auraient appliqué la peine de mort suite à des procès de respectant pas les normes internationales d’équité de procès.
En 2014, 112 personnes ont été innocentées alors qu’elles avaient déjà été condamnées à mort. Cela montre à nouveau la faiblesse des systèmes juridiques et le danger que représente l’irréversibilité de la peine capitale.
Le rapport constate certaines évolutions positives, en particulier l’abolition définitive de la peine de mort par l’Assemblée Nationale de Madagascar ainsi que l’introduction de nouvelles dispositions législatives qui doivent encore être débattues au Bénin, au Fidji, en Mongolie, au Suriname et au Tchad.
Les arguments avancés pour justifier la peine de mort ne sont jamais justifiés. Amnesty International a d’ailleurs publié un article sur son site qui répond aux principales questions qui peuvent surgir quant à la justification ou non de la peine capitale. L’ONG rappelle que « Le droit à la vie est un droit humain inhérent à tout individu ».