Conseiller politique du président de l’UMP Nicolas Sarkozy, député de la Haute-Marne, Luc Chatel préside le groupe d’amitié France –Maroc à l’Assemblée Nationale. Entretien en marge du Deuxième Forum inter-parlementaire et de la rencontre des quatre présidents de Chambres parlementaires françaises et marocaines tenue à Paris le 16 avril dernier.
Luc Chatel, pensez-vous que la page de la crise qui a secoué l’amitié franco-marocaine est définitivement tournée ?
Je pense que nous tournons le dos à une année d’incompréhension, une année d’éloignement. Notre groupe d’amitié a contribué au réchauffement de ces relations et à la reprise du dialogue. Tout de même, pendant de longs mois, non seulement la coopération judiciaire était suspendue mais les gouvernements ne se parlaient plus. Les groupes d’amitié parlementaires ont, eux, continué à travailler en partenariat avec nos amis marocains. En décembre, j’ai reçu une délégation du groupe Maroc – France de la Chambre des représentants et avons adopté une déclaration commune exhortant nos gouvernements respectifs à renouer le fil du dialogue. J’ai interpellé le premier Ministre à l’Assemblée Nationale.
Qu’est-ce que deux pays si différents, l’un laïc, l’autre gouverné par un monarque qui est aussi Commandeur des croyants, peuvent faire ensemble dans ce monde de plus en plus troublé ?
Nous partageons les mêmes valeurs de liberté, de démocratie, de dignité de la personne humaine, de respect. J’ai été très frappé de tous les témoignages de sympathie de mes amis marocains lors des attentats de janvier à Paris. Sans être des adeptes des caricatures de Charlie Hebdo, les Marocains sont très attachés au respect de la liberté d’expression et surtout au refus de toute violence pour imposer à autrui ses pensées. Nous portons le même message universel et nos ennemis sont les mêmes : ce sont les ennemis de la dignité et du respect de l’autre. Le Maroc soutient la France, avec des services de police et de renseignement qui leur permettent d’arrêter des terroristes ou des candidats au « djihad » comme le fait la France. Nous partageons les mêmes valeurs.