Paris Monde
14H47 - jeudi 30 avril 2015

« Le 4e des arts et de la diversité » : Un voyage dans les cafés, bars et restaurants culturels

 

 

Le temps d’une rencontre, d’un catch-up, ou tout simplement d’une réunion entre amis proches… Le 4e arrondissement de Paris ne manque pas de cafés, bars et restaurants qui favorisent l’échange et la convivialité. Et pas n’importe laquelle. Car ce quartier branché nous fait aussi voyager dans le monde et découvrir le métissage des cultures. 

 

La Caféothèque

Christina m’accueille autour d’un doux café en « Tinto » colombien. « La Caféothèque, c’est une entreprise familiale », me confie-t-elle, avant de parler du concept de ce lieu discret où l’on se sent tout de suite à l’aise.

Cafeotheque

L’histoire de ce lieu plein de saveur commence grâce à sa mère, Gloria Montenegro, ancienne ambassadrice du Guatemala en France qui décida de réagir face à la crise du café dans son pays au début des années 2000. Cette crise, explique Christina, intervint suite à l’irruption du Vietnam sur le marché du café, qui fit considérablement baisser les prix des grains. De plus, à cette époque, le café était progressivement vu comme une boisson banale, ce qui conduisait au délaissement des cafés d’origine. Elle entreprit donc de redonner à ce breuvage sa noblesse et à chaque terroir sa spécificité. Pour elle, la dégustation du café s’étudie, tout comme celle du vin. Elle crée vers 2001 une association appelée « Connaissance du café », où elle enseigne la caféologie.

Dans le même esprit, Gloria Montenegro prit la décision de créer un lieu cosy et chaleureux qui mélangerait le café comme mode de vie, comme produit de consommation mais aussi comme source d’inspiration artistique. A la Caféothèque, on retrouve aujourd’hui une vingtaine de cafés issus d’une dizaine de pays différents, notamment d’Afrique et d’Amérique du Sud. Les prix sont fixés par les producteurs et le café se veut de la meilleure qualité possible.

 

caféothequeMais, conformément à son inspiration originelle, la Caféothèque est aussi un centre culturel, au sein duquel sont organisés concerts et débats qui tournent souvent autour du « pays du mois ». En janvier, le mois de l’Ethiopie avait eu un franc succès, en particulier la démonstration de la cérémonie traditionnelle du café éthiopien. Le mois d’avril est consacré à la culture colombienne avec de nombreux concerts et autres évènements. A cette occasion, les salles du café sont décorées avec des œuvres d’art d’artistes colombiens (Zayda Granada, Francisco Rocca, Camila Salame et Gloria Uribe), une exposition intitulée « Mé-Tissages« . 

 

 

 

Chez Marianne

chez marianne 1Chez Marianne, c’est également la famille, juive française cette fois-ci, qui est au cœur du développement de ce restaurant à deux salles devenu une référence dans le « quartier juif » du Marais.

A l’origine du lieu, une petite épicerie qui appartenait à la maman d’André. Celui-ci me reçoit sur la terrasse ensoleillée du restaurant. « Avant, ici ce n’était pas le Marais, c’était un marécage, il n’y avait que des pauvres. », m’explique-t-il. « Tous mes amis voulaient partir. Mais moi je leur ai dit que c’est une erreur, que nous habitons dans le plus beau quartier de Paris. »

Chez Marianne 2Son instinct de l’a pas trompé, car en 1964 André Malraux, alors Ministre de la culture du général de Gaulle, décide d’investir massivement dans la rénovation du Marais : ce quartier fut le premier « secteur sauvegardé » pour son importance culturelle et artistique. André avait alors tout un immeuble en sa possession. Il décida d’en faire un restaurant à plats froids. « C’était moi, le premier falafel du coin », affirme-t-il fièrement. « A part ça, nous ne servons que des salades, des recettes que ma mère m’a enseignées. Dès l’ouverture, on a eu un succès fou. » Marianne, c’est le nom de son épouse. C’est que l’amour joue un rôle important dans le concept de « Chez Marianne ». « Je ne l’ai pas fait pour l’argent, mais par amour de ma rue. Pour que mes amis d’enfance puissent venir sans se sentir étrangers», explique André.

Contrairement aux apparences, le concept ne tourne donc pas seulement autour de la culture juive, bien que le restaurant soit situé à l’angle de la rue des Rosiers. « Une assiette de chez nous, c’est un voyage. Vous avez des plats de Grèce, Turquie, Europe centrale, Afrique du nord… Et puis ici, ce n’est plus un quartier juif depuis longtemps. » Et cela marche bien, même en hiver malgré l’absence de plats chauds.

 

 

Le Cap Horn

Cap HornLe Cap Horn, discret mais coloré, est un bar chilien créé par le reporter Jorge Trivino. La spécialité du bar, ce sont les cocktails aux fruits frais, mais aussi les spécialités chiliennes à déguster à l’intérieur ou sur la petite terrasse. L’ambiance monte dès qu’arrive l’heure des afterworks, ce qui contraste un peu avec le calme de la rue de Birague et de la place des Vosges, à deux pas de là.

Derrière le comptoir, figure un mur orné de billets d’argent venus du monde entier, que les personnes de passage, ou encore les habitués, laissent pour laisser leur trace. En musique de fond, des chansons d’Amérique latine émanent d’un poste de radio situé à côté du comptoir. Sur les murs de la petite salle, des photos de reporters chiliens, ou bien un portrait de Pablo Neruda ou de la maman de Jorge Trivino. C’est un endroit humble qui rend bien compte de l’esprit décontracté et de la bonne ambiance « à la chilienne ».

 

 

Comme à Lisbonne

cal 1Cette petite épicerie-bistrot se fait discrète, à l’image de la culture portugaise en France. Elle vend, en service continu, les fameux pasteis de nata (« gâteaux à la crème »), servis tièdes et préparés tout au long de la journée. C’est une pâtisserie traditionnelle préparée aux jaunes d’œuf et dégustée saupoudrée de cannelle.

Avec le temps, un bistrot-restaurant s’est développé en parallèle des pasteis de nata et on peut y déguster des spécialités portugaises et surtout le bon vin sud-portugais.

« Comme à Lisbonne » a établi un partenariat avec la mairie de Lisbonne et expose chaque année un artiste du concours de la Fête de la Sardine au Portugal, organisé dans la capitale portugaise. Actuellement, des petites sardines en céramiques sont accrochées sur le mur.

cal 2« Notre clientèle principale, ce sont les personnes qui veulent découvrir la culture portugaise. Elle est méconnue en France, alors qu’il y a une communauté portugaise importante en Ile-de-France. Mais nous avons aussi des Portugais qui viennent et qui sont contents que nous apportions un regard différent sur leur pays. Ici, on essaie vraiment de faire connaître tous les aspects de la culture portugaise », explique un des propriétaires du lieu.

En attendant de visiter Lisbonne, une des destinations les plus prisées en Europe, faites un saut au cœur du 4ème. C’est comme vous y étiez…

 

 

Vivez le final du dossier « Le 4ème des arts, de la diversité et des citoyens » lors de notre grande soirée mardi 5 mai à 20 h à la Mairie du 4ème arrondissement de Paris. 

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