La spécificité du 4e arrondissement est due notamment à l’importance historique de ce quartier qui a souffert, évolué, dans un mouvement permanent d’adaptation au temps. Retour sur les évènements historiques qui ont marqué le 4e, tant sur le plan culturel que sur le plan politique, social et artistique.
Mozart y vécut 5 mois…
Il n’y vécut que 5 mois et il n’avait que sept ans. Mais c’était Mozart ! Il résida à l’Hôtel de Beauvais avec son père et sa sœur, de novembre 1763 jusqu’au mois d’avril 1764. A cette occasion, le clavecin de la Comtesse Van Eyck fut transporté dans sa chambre. Bien que son passage fût court, ce fût la première tournée parisienne de Mozart.
Prise de la Bastille
Le mardi 14 juillet 1789, les émeutiers assiègent la prison de la Bastille suite aux nombreuses tensions politiques et économiques qui ont déclenché en France un mouvement révolutionnaire. Très controversée, la prison de la Bastille était à l’époque située à l’endroit où l’actuelle Place de la Bastille débouche sur la rue Saint-Antoine. Elle se trouvait donc… dans l’actuel 4ème arrondissement de Paris.
La prise de la Bastille est perçue comme l’un des moments clé de la Révolution française, et de la chute de l’Ancien Régime et de la monarchie absolue.
La déportation des Juifs du 4ème
Le quartier du Marais est un endroit symbolique pour les Juifs de France. Une partie d’entre eux s’y sont installés depuis près de neuf siècles. Il a notamment servi de refuge pour accueillir les victimes des pogroms venus de l’Europe de l’Est. Au cours de l’occupation par les Nazis, le Marais a été très touché par les rafles, la déportation et l’extermination des Juifs de France entre 1942 et 1944.
Cependant, l’actuel quartier Saint-Gervais échappa partiellement aux rafles. Ayant été désigné comme un des pires ilots d’insalubrité, il avait été rasé peu avant les déportations qui ont eu lieu sous le régime de Vichy. Reste qu’une grande partie de la population juive du 4ème arrondissement fut victime des folies nazies et de la collaboration française.
Retour sur le 70ème anniversaire de la Journée nationale du souvenir de la déportation
Le 70ème anniversaire de la Journée nationale du souvenir de la déportation a donné lieu à une cérémonie le 26 avril dernier à travers tout le 4ème arrondissement. Une déambulation, avec les élus et des citoyens de l’arrondissement, a permis de se rendre sur divers lieux commémoratifs où des juifs furent arrêtés et déportés et d’y déposer des gerbes. Comme pour rythmer cette triste promenade mémorielle, à chaque arrêt, les noms des victimes furent scandés et un rabbin prononça une prière. Retour en images.
Le Mémorial de la Shoah
C’est dans cette perspective historique que le Mémorial de la Shoah trouve sa place dans le 4ème arrondissement, rue Geoffroy-l’Asnier. Il a été officiellement inauguré en janvier 2005 sous la présidence de Jacques Chirac. Toutefois, le Mémorial du Martyr juif inconnu a été construit à cet endroit en 1953 et remplissait donc déjà une fonction de mémoire historique.
Le Mémorial, c’est d’abord un Mur pour la mémoire : le Mur des noms de victimes de la Shoah, le Mur des justes qui en ont sauvés, et le cylindre symbolisant les camps de la mort, tous exposés sur le parvis du bâtiment.
Le Mémorial de la Shoah abrite également le Centre de documentation juive contemporaine (CDJC). Créé dès 1943 par une quarantaine de militants juifs dans le but de rassembler des preuves de la persécution des Juifs, le Centre a aujourd’hui une valeur d’archives de la plus haute importance mémorielle.
Le Mémorial est également un espace d’exposition, avec une exposition permanente, organisée en 12 séquences. Elle rassemble textes, documents originaux, photographies, objets, films, destins individuels ou encore bandes sons afin d’aborder sous tous ses aspects l’histoire de la Shoah et de faire naître auprès des visiteurs une réflexion sur l’histoire et son actualité toujours présente.
Dans le même esprit, le Mémorial remplit une fonction pédagogique et organise des ateliers et visites pour les enfants comme pour les adultes afin de sensibiliser tous les publics à la thématique de la Shoah.
Le Marais, premier « secteur sauvegardé »
En 1964, André Malraux, ministre de la culture du général de Gaulle, appliqua au Marais le Plan de Sauvegarde et de Mise en Valeur qui se rattache à la loi qu’il fit adopter en 1962 visant à protéger un quartier qui disposerait d’un « caractère historique, esthétique ou de nature à justifier la conservation, la restauration et la mise en valeur de tout ou partie d’un ensemble d’immeubles bâtis ou non ».
Cette loi de préservation du patrimoine historique français entraîna la métamorphose du quartier. Car si le Marais est aujourd’hui considéré comme l’un des plus beaux endroits de Paris, il était avant les années 60 un quartier plutôt pauvre et insalubre, duquel beaucoup d’habitants voulaient partir le plus rapidement possible. Une image bien lointaine du Marais actuel, branché et moderne, qui conserve néanmoins cet air de vieux Paris qui le rend si attrayant.