INDONESIE : ULTIME AUDIENCE POUR SERGE ATLAOUI LE 13 MAI
Le Français Serge Atlaoui a échappé pour l’heure à l’exécution. Son dernier recours administratif sera examiné le 13 mai prochain par le tribunal Indonésien.
Huit condamnés à mort pour trafic de drogue, dont 7 étrangers, ont déjà été exécutés le 29 avril 2015 en Indonésie. Malgré la pression diplomatique exercée entre autres par la France et l’Australie, le nouveau Président Joko Widodo est resté ferme quant à sa volonté de lutter le plus fortement possible contre le trafic de drogue en Indonésie. Face aux nombreux problèmes sociétaux du pays, il a voulu s’affirmer comme un Président fort.
La communauté internationale s’indigne de l’utilisation de la peine de mort en Indonésie et des lacunes juridiques que présentent les procès des condamnés. Elle appelle Joko Widodo à faire usage de son pouvoir de clémence afin d’empêcher l’exécution de Serge Atlaoui, ainsi que d’une condamnée à mort philippine qui a également échappé de justesse aux exécutions la semaine dernière.
REPUBLIQUE TCHEQUE : LES ENFANTS ROMS DISCRIMINES
Un rapport publié le 23 avril par Amnesty International, Must try harder: Ethnic discrimination of Romani Children in Czech schools, indique que les enfants roms sont discriminés et victimes de racisme dans l’ensemble du pays.
En novembre 2007 déjà, la République Tchèque avait été épinglée par la Cour européenne des droits de l’homme en raison de la discrimination systématique des enfants roms dans leur accès à l’éducation. Huit ans plus tard, la situation n’a donc guère changé.
Ce phénomène se traduit notamment par une ségrégation généralisée des élèves roms dans le milieu scolaire. Ainsi, ils se retrouvent souvent soit dans des écoles réservées aux roms, soit même dans des établissement initialement conçus pour les élèves atteints de handicap mentaux légers. « Ils enseignent plus lentement et je ne pense pas que je pourrai aller dans un bon lycée ensuite », affirme Andrej, élève rom de 15 ans dont le témoignage et été recueilli par Amnesty International.
« Non seulement le gouvernement tchèque enfreint le droit de l’Union européenne, notamment en matière de droits humains, mais il restreint les opportunités de dizaines de milliers de citoyens tchèques. », a déclaré Salil Shetty, secrétaire général d’Amnesty International.
BURUNDI : ENTRAVES A LA LIBERTE D’EXPRESSION
Lundi 27 avril, la principale radio indépendante du Burundi, Radio publique africaine (RPA) a été fermée sous les ordres des autorités burundaises. Il s’agit de la radio la plus écoutée dans le pays. Elle a été accusée à plusieurs reprises par le gouvernement d’avoir des liens avec l’opposition. Les deux autres principales radios indépendantes du pays ne peuvent émettre que dans un cercle géographique restreint. Ceci intervient dans un contexte de manifestations contre le troisième mandat présidentiel de Pierre Nkurunziza, jugé anticonstitutionnel par l’opposition.
Mardi 5 mai, la candidature de Pierre Nkurunziza pour les élections de juin 2015 a été officiellement approuvée par la Cour constitutionnelle, malgré la défection d’un de ses membres qui a dénoncé des pressions politiques.
Alors que les manifestations ont repris à Bujumbura, la capitale, afin de contester cette décision dont l’impartialité est mise en cause, quatre personnes ont perdu la vie suite à des affrontements avec la police.
NIGERIA : DES FEMMES LIBEREES DES GRIFFES DE BOKO HARAM
L’armée nigériane a pu libérer près de 700 femmes des griffes du groupe terroriste nigérian Boko Haram depuis la fin du mois d’avril. Les témoignages recueillis au cours de ces derniers jours confirment une nouvelle fois les traitements inhumains subis par les femmes kidnappées. Celles qui ont pu être sauvées rendent compte des nombreux meurtres, viols et autres mauvais traitements dont elles ont été victimes ou témoins. Les ONG de défense des droits de l’homme dénoncent des atteintes graves aux libertés de la part de Boko Haram. Elles appellent la communauté internationale à se mobiliser auprès de l’armée nigériane afin de mettre fin à un calvaire dont sont encore victimes de nombreuses filles et femmes nigérianes.
CENTRAFRIQUE : ABUS SEXUELS CONTRE MINEURS PAR DES SOLDATS ETRANGERS
Selon une enquête menée par l’ONU et fuitée au Guardian le 29 avril dernier, 14 soldats français, trois soldats tchadiens et deux soldats de Guinée Equatoriale auraient commis des actes d’abus sexuels sur mineurs en Centrafrique de décembre 2013 à juin 2014. Rupert Colville, porte-parole de l’ONU, explique que l’enquête n’avait pas été rendue publique dans le but de protéger les victimes. Le responsable de la fuite, Anders Kompass, a été suspendu de son poste en attendant que l’affaire soit traitée au bureau des services de contrôle interne des Nations unies.
Concernant les viols, une enquête a été ouverte par le procureur de la République de l’Etat Centrafricain et par le parquet de Paris. François Hollande a par ailleurs affirmé que des sanctions sévères seraient appliquées si les faits étaient avérés et les responsables identifiés.
SYRIE : LES POPULATIONS CIVILES TOUJOURS PLUS EN DANGER
Un rapport publié par Amnesty International rend compte de la situation alarmante de la population civile en Syrie, et en particulier à Alep. Selon le rapport, intitulé ‘Death everywhere’ – war crimes and human rights abuses in Aleppo, Syria, le gouvernement serait à l’origine de largages de bombes-barils sur des quartiers résidentiels, hôpitaux, écoles etc. Le danger est tel pour les civils d’Alep que les habitants sont obligés de se réfugier dans des endroits souterrains. De nombreux hôpitaux et écoles ont également investi les caves ou bunkers. «Ces frappes continues et répréhensibles sur les zones résidentielles sont la marque d’une politique d’offensive délibérée et systématique contre les civils dans le cadre d’attaques qui constituent des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité. » a déploré Philip Luther, directeur du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d’Amnesty International.
Outre les révélations de ce rapport, la population civile syrienne souffre également des attaques des forces de la coalition internationale. Ainsi, l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH) a rapporté que 52 civils dont 7 enfants ont perdu la vie lors d’un raid aérien de la coalition anti-djihadiste au nord du pays le 1er mai dernier. Le raid visait initialement des cibles islamistes, mais a par erreur frappé un village. Selon l’OSDH, 66 autres civils auraient par ailleurs péri lors de frappes de la coalition au cours du mois d’avril.
THAILANDE : DES FOSSES COMMUNES DECOUVERTES
Une trentaine de corps ont été découverts dans un camp de migrants à Sadao au sud de la Thaïlande. Il s’agit de cadavres de migrants, tombés prisonniers de trafiquants. Deux survivants ont pu être sauvés. Majoritairement en provenance de Myanmar ou de Bangladesh, ces migrants qui tentaient vraisemblablement de s’installer en Thaïlande parce qu’ils étaient persécutés dans leurs pays, s’étaient retrouvés piégés dans un trafic illégal et peu contrôlé en Thaïlande. Selon Human Rights Watch, leur mort aurait été causée par la faim et par les maladies qui se propageaient au sein du camp.