Entretien avec Patrick Mendes, le nouveau DG d’Accor en Amérique latine.
Patrick Mendes, vous prenez vos fonctions de Directeur Général HotelServices du Groupe AccorHotels chargé de l’Amérique du Sud. Vous succédez à M. Roland de Bonadona. Quels sont vos objectifs ?
Poursuivre le développement et approfondir notre implantation déjà très forte dans cette région du monde. En effet, l’Amérique du Sud [toute la zone au sud de Panama qui va donc de la Colombie au Chili], représente 8 à 9 % de notre activité dans le monde et 15% de notre développement mondial. Accor en Amérique du sud, ce sont 250 hôtels et plus de 200 projets d’ouvertures d’ici 2020 ! Nous sommes le premier opérateur hôtelier de la région.
Quelles sont les raisons de cette présence si forte ?
Nous sommes implantés dans la région depuis 1975. Bien au-delà des hôtels de luxe des grandes métropoles comme Rio de Janeiro ou Buenos Aires (entre autres), nous répondons aussi avec Ibis Budget et Ibis Styles à la demande d’hôtels économiques dans les nombreuses villes de taille moyenne qui couvrent l’Amérique latine. Nous couvrons tous les besoins du marché, du luxe (avec Sofitel et Pullman) au super économique en passant par l’hôtellerie de milieu de gamme (Novotel, Mercure).
Ne craignez-vous pas un retournement de la conjoncture économique globale annoncé dans cette région du monde après des années de croissance ?
Il est vrai que le Brésil par exemple connaît une période difficile avec une crise et des scandales qui secouent la société et le milieu des affaires. Mais l’Amérique du sud a acquis une telle maturité politique, économique et sociale que je crois beaucoup plus dans la stabilité inhérente au continent. Il est vrai que, fort des années Lula (pour ne parler que du Brésil) qui leur ont donné une fierté, les Sud-Américains vivent aujourd’hui comme une crise d’adolescence. L’accès récent de la classe moyenne à la société de consommation a créé des besoins et des attentes auxquelles il va falloir répondre. Mais les fondamentaux incitent, j’insiste, à la stabilité et à la croissance soutenue à moyen et long terne.
Y a-t-il une « french touch » du groupe Accor qui expliquerait la force de votre implantation en Amérique du sud ?
Il est vrai que la France bénéficie d’une excellente image en Amérique du sud, qu’on y apprécie notre approche à la fois moderne et humaine des affaires comme le rayonnement culturel de la France et de la langue française.
Etes-vous impliqué dans les préparatifs de la COP21, la Conférence climat qui se tiendra à Paris en décembre prochain, et qui mobilise la communauté internationale ?
Oui, fortement. Nous sommes conscients d’être de gros consommateurs d’énergie. Non seulement nous menons très régulièrement des actions concrètes comme tout récemment la plantation avec les collaborateurs du Groupe d’arbres dans la région de Serra da Canastra, Minas Gerais, à 2 heures de Rio de Janeiro. Cette action s’inscrivait dans un plan ambitieux, « Plant fort the Planet ». Mais le groupe est impliqué dans un programme global, « Planet 21 » qui porte sur 21 engagements concrets pour une approche durable et globale de notre développement.
Propos recueillis par Michel Taube